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La nécessaire union contre le trio capitaliste-impérialiste-colonialiste

23 juin 2015

8 - GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES

GRANDEUR ET MISÈRE DES SPÉCIALISTES
(8ème et dernière partie)

 

      Enfin, au Club de la Presse, le 20 mai 2015… les dernières questions sont posées à l’invitée, Agnès Levallois.

      Olivier Duhamel :
      « Vous avez un dernier scénario, c’est que, Poincaré, quand il est arrivé à Beyrouth et que ça a implosé, il a dit : “Y en a pour trente ans”, et que c’est là : on n’en, ça finit pas demain ça finit pas après-demain, et que c’est parti pour trente ans. »

      La spécialiste ès monde arabe, Agnès Levallois, ne recule pas devant un pronostic :
     « Je pense que c’est parti pour quelques années à moins que le, le, le premier cercle de Bachar El Assad, 8___Irann’oublions pas une dernière petite chose importante, c’est qu’aujourd’hui toute la sécurité de Bachar El Assad est, est tenue par les Iraniens. Par les Iraniens ! Même pas par les Alaouites parce que la communauté alaouite commence à en avoir ras-le-bol, enfin les parents en ont marre de voir que leurs enfants, c’est de la chair à canon pour un Bachar El Assad qui n’a aucune stratégie à part sa propre survie et rien d’autre. »
     
Madame Levallois, lorsqu’elle prête des sentiments aux parents syriens, devraient se souvenir d’événements terribles qui ont eu lieu - qui ont encore lieu - en Palestine, en Yougoslavie, en Irak, en Syrie, en Libye… Les parents palestiniens, yougoslaves, irakiens, syriens, libyens ont vu - certains voient encore - leurs enfants devenir « de la chair » à bombes occidentales et israéliennes et se faire déchiqueter. Les chefs d’États occidentaux, qui disaient vouloir protéger les populations civiles, n’ont reculé devant rien : au nom des droits de l’homme, et pour leur apporter une fausse démocratie et un semblant de liberté, les bombes de l’OTAN ont détruit des pays et massacré des civil(e)s…
     
Les trois chefs d’États français, britannique, états-unien, et leurs amis de l’ONU, des ONG, de l’OTAN, etc., n’ont rien assumé de leurs décisions : ils étaient protégés - ils sont toujours protégés - physiquement, au maximum, alors que l’Irak, la Libye, la Syrie et aucun autre pays dans le monde n’avaient manifesté la moindre intention de bombarder un pays occidental. Question courage… Saddam Hussein, Muammar Gaddhafi, Bachar El Assad n’ont jamais eu de leçon à recevoir des chefs d’États occidentaux, plutôt couards et véritablement criminels.
     
     
Voilà donc les Iraniens honnis par madame Levallois parce qu’ils portent secours aux Syriens.
      « Donc, aujourd’hui, ce sont les Iraniens qui tiennent tout [Intervention d’Olivier Duhamel : Tout passe par l’Iran.]. C’est eux qui mènent la stratégie militaire et les Syriens qui sont nationalistes, qui sont Syriens avant tout, avant d’être alaouites, sunnites, chiites, druzes, ils sont Syriens et ça, la majorité des Syriens, aujourd’hui, ne supporte plus la mainmise et la privatisation - c’est le terme utilisé par nombre de Syriens - la privatisation de la Syrie par l’Iran. Et donc, ça c’est un élément aussi qui peut permettre, de se, de cette façon de la société syrienne de se remobiliser autour d’elle. »
     
Faudrait-il faire la guerre à l’Iran ? La spécialiste ès monde arabe est bien dans l’esprit d’une recolonisation occidentale des pays arabes lorsque, dans les réponses rapportées dans les textes précédents, elle insiste sur l’aide que doit apporter la « communauté internationale », c’est-à-dire la communauté occidentale, aux fonctionnaires syriens, et qu’elle refuse à la population syrienne, dans son ensemble, jusqu’à la possibilité d’être aidée, défendue par les Iraniens.
     
Elle oublie de dire qu’il y a des Syrien(ne)s de l’étranger qui sont à l’origine de la déstabilisation de leur pays natal et qui veulent arracher le pouvoir au président élu par la population de Syrie pour faire de ce pays où ils-elles ne vivent plus un pays capitaliste à la botte des chefs d’États occidentaux et de leurs multinationales. Quant aux Syrien(ne)s qui vivent dans leur pays, la majorité d’entre eux-elles a reconduit Bachar El Assad dans sa fonction présidentielle alors qu’elle aurait très bien pu profiter de la situation pour l’évincer du pouvoir : si elle ne l’a pas fait, c’est parce que les Assad, père et fils, avaient, jusqu’en 2011, apporté une stabilité politique au pays qui permettait le développement économique. Ces Syrien(ne)s-là, n’en déplaise à madame Levallois, n’ont aucunement le désir de voir leur pays de nouveau sous mandat français ou britannique, ou de le voir sous domination états-unienne ou israélienne, annexé aux monarchies du Golfe, ou déchiré entre les factions religieuses…

     
Serge July :
     
« Vous pensez que ça va finir par une guerre entre les Syriens et l’Iran ? » [Rire nerveux du grandissime journaleux, Serge July.]

     
Nicolas Poincaré qui sait que l’émission tire à sa fin…
     
« Allez savoir ! »

       L’infatigable Agnès Levallois qui a fait passer, dans cette émission, tout ce qu’elle devait faire passer, va jusqu’au bout…
     
« Non. Je ne crois pas qu’on arrivera à ça. Mais, en tous les cas, y a une capacité de cette société syrienne et je pense qu’il faut terminer aussi sur cette note un peu plus positive. »
     
Au-delà de ce verbiage, ce qui est espéré par madame Levallois, c’est l’installation d’une classe moyenne - notamment de fonctionnaires citoyens comme si les autres Syrien(ne)s n’étaient pas des citoyen(ne)s - qui serve de marchepied à la grande bourgeoisie occidentale et à la finance internationale.
     
     
Ce discours d’Agnès Levallois est diabolique, non au sens religieux du terme, mais dans le sens étymologique : dia (séparation, division, clivage, etc.). C'est bien au clivage, par les chefs d’États occidentaux et israélien, des pays et des religions auquel chaque citoyen(ne) du monde assiste, avec la rage au coeur et, de plus en plus, l'esprit en révolte.


1er texte : http://lavoixdelalibye.com/?p=22813
2ème texte : http://lavoixdelalibye.com/?p=22889

 


Françoise Petitdemange

http://www.francoisepetitdemange.sitew.fr/#LA_LIBYE_REVOLUTIONNAIRE_.A

 

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22 juin 2015

7 - GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES

GRANDEUR ET MISÈRE DES SPÉCIALISTES
(7ème partie)

 

Les chefs d’États occidentaux,
peuvent-ils avoir le chaos en Syrie comme ils l’ont eu en Libye ?…

 

      Le Club de la Presse continue, ce 20 mai 2015, avec l’invitée, Agnès Levallois. Gérard Carreyrou revient sur la non-intervention occidentale contre la République Arabe Syrienne…
      « Oui, madame Levallois, vous avez très bien décrit les phases de Bachar : y a eu la phase de 2013 où Bachar est affaibli, et il est sauvé par le miracle : la non-intervention et, du coup - vous l’avez dit -, il commence à bombarder sa population de manière de plus en plus violente et dramatique. »
     
Le président de la république syrienne, Bachar El Assad, avait effectivement intérêt à « bombarder sa population », d’autant plus intérêt que les élections présidentielles n’étaient pas loin… « Bombarder sa population » pour se faire réélire : telle est sans doute la meilleure solution.

      Gérard Carreyrou personnalise beaucoup les problèmes du Proche-Orient :
      « Aujourd’hui, on a l’impression qu’on est dans une troisième phase où il est à nouveau en voie d’affaiblissement important et le régime éventuellement pourrait tomber dans quelques mois, dans quelques… plus loin, j’en sais rien. Mais, en tout cas, on, on voit cette fragilité. Qu’est-ce qui se passerait si Bachar tombait dans six mois ? Est-ce qu’on aurait une nouvelle Libye avec un chaos politique total ? »
     
Les prospectives des personnes politiques, des médias et des experts, dans les pays capitalistes occidentaux, conduisent à stigmatiser les chefs d’États, les régimes socialistes et les peuples qui résistent à une économie capitaliste. C’est qu’il s’agit, pour tous ces ingérents, d’imposer aux peuples une démocratie à l’occidentale, c’est-à-dire une oligarchie bourgeoise, politique et économique.
     
     
Agnès Levallois :
     
« Alors, je, je, je crois pas que on puisse comparer la, la situation syrienne à la situation libyenne. Heu, vous avez quand même, en Syrie, à la différence de la Libye, quand même un État. Alors, cet État est extrêmement affaibli, aujourd’hui, mais vous avez quand même des structures, vous avez quand même un certain nombre de Syriens qui sont très attachés à leur pays, qui sont des fonctionnaires qui continuent à travailler tant bien que mal dans ce, dans ce contexte. »
     
Mme Levallois, ne sait-elle pas qu’en Libye il y avait un État ? Dès la Révolution du 1er Septembre 1969, qui avait mis fin à une monarchie corrompue, au faux pouvoir du roi fantoche, Idriss 1er, et à l’accaparement, par l’entourage royal, de la manne pétrolière, le Conseil du Commandement de la Révolution avait créé la RAL (République Arabe Libyenne) et une Constitution avait été rédigée au début de décembre 1969 : la “Proclamation constitutionnelle du 2 Schawwal 1389 H[égire]” - soit du 11 décembre 1969, selon le calendrier grégorien - avait été publiée dès le 14. Lorsque le 2 mars 1977, la RAL a cédé la place à la JALPS (Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste) ou État des masses, celui-ci avait des structures très démocratiques, populaires et socialistes, qui, d’ailleurs, s’étaient mises en place dès la Révolution et qui avaient évolué durant la République Arabe Libyenne. L’État des masses avait lui aussi une Constitution : le 2 mars 1977, la “Proclamation du Pouvoir du Peuple” n’avait pas abrogé la Constitution de décembre 1969, elle l’avait affinée, complétée et adaptée à une société libyenne en grande évolution.
     
En Libye, les opposants, exilés ou pas, aux structures politiques et économiques de l’État des masses n’ont nourri qu’une seule pensée : assassiner Muammar Gaddhafi et arracher le pouvoir des mains du peuple. C’est pourquoi les hommes et femmes politiques des États occidentaux, qui appuient leur pouvoir politico-économique sur la grande bourgeoisie et ses multinationales, n’ont jamais voulu entendre parler de cet État des masses : ils l’ont nié. Pour eux-pour elles, cet État ne devait pas exister : le reconnaître… c’eût été reconnaître la démocratie directe et le fait que les peuples occidentaux ne vivent pas dans de réelles démocraties politiques et économiques ; c’eût été reconnaître que le peuple pouvait se gouverner lui-même ; c’eût été réveiller, dans les populations occidentales, le désir d’une autre vie. Selon madame Levallois… « un certain nombre de Syriens » « sont très attachés à leur pays ». Et les Libyen(ne)s, n’étaient-ils(elles) pas attaché(e)s à leur pays ? Une chose est sûre : avant que leur pays ne fût détruit, leurs conditions de travail et de vie étaient telles qu’ils(elles) n’éprouvaient pas le besoin d’émigrer en Occident.

 

7___Libye__Chiffres_2009_

      Agnès Levallois persiste dans le fait d’opposer la Syrie à la Libye…
      « Donc, vous avez quand même un État qui continue à fonctionner : la paie des fonctionnaires fonctionne tous les mois. Donc, la Libye, ça n’était absolument pas le cas. »
      Dans l’État des masses, le système politico-économique était raffiné : démocratique, horizontal alors que, dans les autres États, le système est hiérarchisé et donc vertical. L’État des masses ayant été brisé et les personnes, qui voulaient le pouvoir et qui l’ont obtenu par les bombes de l’étranger, n’étant pas parvenues à l’exercer, la Libye ne peut plus être que dans le chaos.

     
Madame Levallois, qui ne peut ignorer qu’il existait, non pas un État bourgeois, mais un État des masses en Libye, essaie de se convaincre et de convaincre les autres…
     
« Vous aviez pas d’État parce que avec Kadhafi, y avait pas d’État possible. C’était une espèce de, de construction à la, à la Kadhafi. » « avec Kadhafi, y avait pas d’État possible » ?
     
Deux heures et demie après la Révolution du 1er Septembre 1969, le Communiqué, lu à la radio libyenne par Muammar Gaddhafi, dit ceci : « La Libye est, à partir de ce moment, une République libre et souveraine, qui prend le nom de République Arabe Libyenne » [Cité par Françoise Petitdemange, dans La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011), Éditions Paroles Vives, page19.]  L’« espèce de construction à la Kadhafi », qu’était-ce ? Sinon l’État des masses, la JALPS (Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste), la démocratie directe, le gouvernement direct du peuple par le peuple pour le peuple. « La démocratie populaire directe est la base du système politique de la Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste, dans laquelle le pouvoir est entre les mains du peuple, seul. », « Le pouvoir du peuple est exercé par les organes suivants : - les Congrès populaires ; - les Comités populaires ; - les syndicats professionnels [Profesional Unions] ; - le Congrès général du peuple. » [Idem, pages 108 et 109.] Voilà ce qui faisait peur aux dirigeants politiques occidentaux au service de la finance internationale incarnée par la grande bourgeoisie ; voilà le type d’organisation de la société que s’efforce de dénigrer madame Levallois en attaquant Muammar Gaddhafi.
     
La spécialiste ès monde arabe pense qu’en s’appuyant sur la classe moyenne syrienne - les fonctionnaires - il y aurait une possibilité d’ouvrir la Syrie aux intérêts occidentaux ?
     
« Donc, là, vous avez quand même la capacité de vous appuyer sur une structure étatique qui continue à exister. Vous avez beaucoup de fonctionnaires, d’ailleurs, qui font une espèce de résistance passive, mais, bon !, le, le pays continue à tourner avec les plus grandes difficultés. »
     
À se rappeler ce que les chefs d’États occidentaux ont mis en place, avec leurs bombes, en Libye, la question se pose : les fonctionnaires syriens, attendraient-ils le bombardement occidental de leur pays pour que tout aille mieux et qu’ils puissent émigrer sur des bateaux-cercueils ?

     
Gérard Carreyrou :
     
« Donc, ça ne serait pas le chaos, pas forcément le chaos. »

      Agnès Levallois guigne du côté de l’opposition syrienne…
     
« Donc, ça serait pas, pas forcément le chaos. Ce qui me frappe, moi, quand même, depuis quelques temps, si vous reprenez la ville d’Idlip qui est une ville au nord de Homs, entre Homs et Alep, pour faire pour faire court, c’est une ville où vous avez des, des djihadistes - pas, pas Daesh, hein, mais plutôt des groupes qui venaient d’Al Qaïda - qui avaient pris la ville d’Idlip. Et vous avez une partie de l’opposition, pas djihadiste, qui a réussi à reprendre Idlip contre les djihadistes. Ce que je veux dire par là, c’est que, dans ce pays, en Syrie, vous avez quand même une population une population qu’on a un peu tendance à oublier lorsqu’on parle de la Syrie que sous un aspect géopolitique et géostragégique. Mais vous avez une population qui est une population qui est extrêmement attachée à son pays. Et si vous regardez la composition de, de Daesh, vous avez peut-être 10 à 15 % de Syriens, pas plus. »
     
L’invitée du Club de la Presse ne peut pas ne pas se rappeler que la déstabilisation de la Syrie, comme celle de la Libye, ont eu lieu dans le même temps, en février-mars 2011, et que la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme) a répandu, par sa présidente Souhayr Belhassen, des calomnies relayées par les médias occidentaux et par la chaîne Al-Jazeera de l’émir du Qatar. L’opposition libyenne exilée, s’appuyant sur la Ligue libyenne des droits de l’homme basée en Suisse, et l’opposition syrienne exilée, s’appuyant sur l’Observatoire syrien des droits de l’homme basé à Londres, ont commencé, avec l’aide des mercenaires d’Al-Qaïda revenus des combats en Afghanistan, à déstabiliser leur pays natal pour s’emparer du pouvoir.

     
Manifestement, Agnès Levallois nourrit de grands espoirs en Syrie…
     
« Ce que je veux dire là, encore par là, c’est que vous avez une population syrienne qui est prête et qui n’a qu’une envie, c’est, c’est de se sortir évidemment de, de ce drame qu’elle vit depuis maintenant des années, que vous avez beaucoup d’initiatives citoyennes dans ce pays, et qui seraient en capacité - alors, je suis, peut-être, un peu optimiste mais il faut, peut-être, l’être un peu, aussi, dans, dans cette situation - une société syrienne qui, à mon avis, serait en capacité, en tous les cas, à faire des choses, à lancer des initiatives et tout à fait consciente des enjeux qui se, qui seront, qui seront face à elle et qu’elle tentera de relever. Si là, la communauté internationale aide cette, cette partie de cette population, heu, qui est vraiment dans, dans une démarche citoyenne, impressionnante. »
     
Bien sûr, la société syrienne n’a pas attendu madame Levallois et les va-t-en guerre occidentaux pour être une société de citoyens et de citoyennes et pour avoir des initiatives… Cependant, ce que la spécialiste ès monde arabe espère, c’est que la communauté internationale - c’est-à-dire la communauté occidentale - parviendra à utiliser une frange de la population syrienne, à l’intérieur du pays, comme un levier pour renverser le régime en place ; ce qu’elle vise ici, c’est l’appui, par les Occidentaux, d’une classe moyenne - citoyenne, comme elle dit - qui prenne les choses en main contre le peuple syrien, ce qui revient à dresser « une partie » de la population contre le reste, ce qui revient à prendre le risque de déclencher une autre guerre civile.

     
Là, madame Levallois sort le grand jeu de l’idéalisme béat d’une certaine jeunesse :
      « Regardez l’histoire des casques blancs qui sont ces jeunes, qui sont complètement engagés en Syrie, qui refusent tout armement alors qu’ils se font bombarder par le régime, qui sont confrontés à Daesh. Tous les jours, ils font leur boulot, ils sauvent des gens, ils men, ils mettent en place des structures. Donc, y a tout un réseau de la société civile, en Syrie, dont on ne parle jamais, mais qui est d’une, d’une efficacité et d’une, d’une énergie absolument hors du commun. Et donc, moi, je me base là-dessus pour, pour dire que, en cas de départ de Bachar El Assad, y aurait toute cette partie de la population qui n’attend qu’une chose et qui a déjà commencé à mailler le territoire avec ses initiatives citoyennes, et si on arrive à l’aider, je pense que, là, y a une capacité à faire quelque chose. Ce sera pas facile pour autant. »
     
Mme Levallois continue à peaufiner son petit scénario autour de la classe moyenne et à ignorer le vote de la population syrienne qui a réélu Bachar el Assad, le 3 juin 2014, à la présidence de la république.

  

1er texte : http://lavoixdelalibye.com/?p=22813
2ème
texte : http://lavoixdelalibye.com/?p=22889

 

Françoise Petitdemange

 

http://www.francoisepetitdemange.sitew.fr/#LA_LIBYE_REVOLUTIONNAIRE_.A

 

 

21 juin 2015

6 - GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES

GRANDEUR ET MISÈRE DES SPÉCIALISTES
(6ème partie)


La politique de la France en Syrie…

 

      Toujours au Club de la Presse, le 20 mai 2015, voici ce qui étonne, par-dessus tout, Agnès Levallois :
      « Et aujourd’hui on a une position de la France qui est absolument inaudible et qui est complètement. Moi, ce qui me frappe, c’est qu’aujourd’hui le gouvernement de Bachar El Assad nous déteste, hein, déteste la politique de la France à juste titre. Mais que l’opposition nous en veut aussi terriblement parce que, au début, souvenez-vous, on n’a pas arrêté de dire : “Nous, la France, on va aider cette opposition”, on n’a rien fait. Donc, aujourd’hui, tout le monde nous déteste : l’opposition qui estime qu’on n’a pas respecté des accords, qu’on n’a pas respecté la parole et le gouvernement de Bachar El Assad qui, effectivement, trouve qu’on joue un jeu terriblement. »
     
Après la haine contre le président syrien en exercice, Bachar El Assad, répandue dans les médias français, et après tout ce que madame Levallois vient d’exprimer, faut-il s’étonner que « la politique de la France » soit « détestée » ? La France a fait « des accords » avec les opposants syriens qui, pour la plupart, ne vivaient plus, depuis des décennies, dans leur pays natal : cela s’apparente à une aide de la France à un coup d’État venant de l’extérieur contre le régime syrien. La haine des responsables politiques et médiatiques contre Bachar El Assad aura son revers habituel : dans le cas où l’issue de la guerre en Syrie se révélerait favorable aux chefs d’État occidentaux, les États-Unis ramasseront à la pelle des contrats avec ce pays tandis que la France n’aura pas même des miettes.

     
Serge July qui, dans cette émission, intervient quand il veut… n’hésite pas à couper la parole à l’invitée…
     
« Alors, justement, la question [Nicolas Poincaré : « Serge July… »] que je voulais poser, au mois d’août 2013, de savoir les États-Unis, la France, est-ce que ils allaient bombarder le régime de Bachar, les, les armées de Bachar, heu, vous pensez que ça a été un tournant, heu, terrible. [Agnès Levallois : « Pour moi »…] Vous, personnellement, en tant que chercheuse, vous pensez que ç’aurait été utile ? »

     
Agnès Levallois va tout de même pouvoir répondre…
     
« Alors, c’est une question extrêmement difficile [Serge July : « Oui. »]. Moi, je pense, je pense honnêtement que, en août 2013, le régime était vraiment affaibli : y avait vraiment un sentiment, à Damas, enfin des échos que j’avais, vraiment, de, de, de peur, mais de peur terrible de ce régime, de ce qui était en train de se passer. Et je crois que quelques frappes, heu, ciblées, auraient pu permettre en tous les cas de, de, soit de faire tomber le régime, soit de, d’envoyer un signal au deuxième cercle autour de Bachar El Assad. Je ne parle pas du premier cercle, hein, qui, lui, de toute façon, ne bougera jamais. Mais le deuxième et troisième cercles, là, de basculer parce que ce deuxième et troisième cercles auraient vu qu’il y avait vraiment une vraie parole de cette communauté internationale et qu’elle était prête à aller jusqu’au bout. »
     
Agnès Levallois omet de rappeler « ce qui était en train de se passer », réellement, au mois d’août 2013. Début août, les opposants syriens avaient mené une offensive dans la région de Lattaquié et causé un massacre dans la population civile alaouite. Le berceau familial des Assad se trouve notoirement à Qardaha, près de Lattaquié, à l’ouest de la Syrie, et le père de Bachar, Hafez El Assad, y était né dans une famille pauvre appartenant à la petite communauté religieuse des Alaouites. Fin août, les opposants dénonçaient des bombardements massifs à l’arme chimique perpétrés par le prétendu dictateur, Bachar El Assad, contre la population civile, principalement alaouite. Or, quel intérêt, le président de la république, aurait-il eu à bombarder les civil(e)s de cette communauté ?… Pour les responsables politiques et médiatiques occidentaux, ces accusations, qui attaquaient le régime syrien et qui provenaient des opposants, ne pouvaient être que vraies.
     
L’invitée du Club de la Presse émet un autre regret : celui que lui donnent les forces occidentales de n’avoir pas profité de ces mensonges contre Bachar El Assad, diffusés en masse dans les médias français notamment, pour intervenir par « quelques frappes » 7___Syrie« ciblées » contre la Syrie (comme en Irak, lors des deux guerres du Golfe, comme en Libye en 2011 pour protéger le peuple)… En vertu de quel droit ? Eh bien ! du droit d’ingérence des États occidentaux - si cher à Bernard Kouchner - dans les affaires intérieures des autres pays, droit qui bafoue le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et qui viole leur souveraineté… Pour Agnès Levallois, il fallait « aller jusqu’au bout » ! C’est-à-dire renverser le régime : la République Arabe Syrienne et le président élu.
     
Faut-il rappeler, ici, que Ali Sulayman el-Wahch avait fait partie d’un groupe d’insurgés opposés à l’occupation française (1920-1946) de leur pays et que sa lutte contre l’occupant lui avait valu le surnom d’El Assad (Le Lion). Son fils, Hafez El Assad, qui était entré à l’Académie militaire syrienne et avait suivi une formation de pilote de chasse au sein de l’Armée Rouge, en URSS, avait mis fin, une fois devenu président de la République Arabe Syrienne, à la série de coups d’État orchestrés contre son pays. Son petit-fils, Bachar El Assad, s’est opposé à l’invasion de l’Irak par l’armée américaine, en 2003, qui se trouve, selon Agnès Levallois, à l’origine de tous les problèmes actuels dans le monde arabe.

      Serge July :
      « Vous savez pourquoi ça n’a pas eu lieu »
     
     
Agnès Levallois :
     
« Je sais, mais et du coup [Serge July : « À cause de l’Iran. »]. Bien sûr. [SJ : « Et des négociations avec l’Iran. »] Mais à partir de là, mais à partir de là, ce qui, pour moi, est encore beaucoup plus dramatique, c’est que c’est un permis de tuer qui a été délivré à Bachar El Assad. C’est-à-dire que Bachar El Assad, quand il a vu qu’il y avait ce recul de la communauté internationale, s’est, ce que j’appelle vraiment “permis de tuer” et de, à partir de là, on a vu Bachar El Assad, effectivement, se déchaîner. Il avait plus aucune raison d’arrêter de, de, de faire ce qu’il était en train de faire puisqu’en dépit de nos grandes paroles, on ne faisait plus rien. Et quand vous reprenez la chronologie, vous vous apercevez qu’à partir de là, il y a eu ces bombardements sans fin de la population civile par Bachar El Assad à Alep, en particulier, qui est quand même un cas de figure emblématique, la deuxième plus grande ville de Syrie. Là aussi, un joyau architectural. »
     
Comment madame Levallois, qui procède par des assertions sans preuves et des sous-entendus, peut-elle penser que ce qu’elle raconte, au sujet des « bombardements sans fin de la population civile par Bachar El Assad à Alep », est crédible ? Les appareils politico-médiatiques, n’ont-ils pas menti aux peuples du monde en racontant que Saddam Hussein détenait des armes chimiques qui, de figurer dans la panoplie des ADM (Armes de Destruction Massive), étaient réprouvées par les chefs d’États occidentaux qui ne se gênaient pas et ne se gênent toujours pas pour en détenir eux-mêmes… et pour les utiliser comme en Yougoslavie, en Irak, en Libye, etc. Les appareils politico-médiatiques, n’ont-ils pas menti aux peuples du monde en racontant que Muammar Gaddhafi bombardait son peuple et faisait des centaines puis des milliers de morts ? Selon le regret de madame Levallois, « la communauté internationale », aurait-elle dû se donner le « permis de tuer » en bombardant la Syrie ? Le droit d’ingérence par les bombes, que se sont donné et que se donnent les Occidentaux dans les affaires intérieures des autres pays, est, lui, un « permis de tuer » les populations militaires et civiles sans qu’elles n’aient pu et ne puissent plus se défendre des attaques intérieures et extérieures puisque l’armée de leur pays est détruite en premier lieu…
     
En mars 2011, les autorités légitimes de la Libye et de la Syrie - police, armée - et les populations de ces deux pays ont été attaquées - comme par hasard, en même temps - par des groupes armés d’opposition. Les trois chefs d’États français, britannique, états-unien ont profité de ces attaques par des groupuscules d’hommes armés, dont certains n’étaient pas de Libye et de Syrie, pour traiter le Guide révolutionnaire libyen, Muammar Gaddhafi, et le président syrien, Bachar El Assad de « dictateurs sanguinaires » et pour bombarder directement la population libyenne sous le prétexte de la protéger et indirectement la population syrienne… Qu’auraient fait ces trois chefs d’État si des groupes armés d’opposition, pas même venus d’ailleurs, avaient attaqué les autorités - police, armée - et les populations dans leurs pays ? La réponse est ici : en Grande-Bretagne, un Britannique d’origine antillaise, soupçonné d’être un dealer, fut abattu par la police, le 4 août 2011 ; suite à ce meurtre, des manifestations contre la police - tout de suite appelées « émeutes » dans les médias - ont eu lieu entre le 6 et le 10 août, à Londres, à Birmingham, à Liverpool, à Manchester et à Bristol… Les forces de police n’ont pas hésité à riposter. David Cameron, qui s’était rangé du côté des prétendus manifestants et des tout aussi prétendus rebelles, libyens et syriens, et qui était occupé à faire bombarder la population civile en Libye, annoncera de terribles mesures de répression contre les manifestants un peu turbulents dans son pays.
     
     
D’un côté, madame Levallois accuse Bachar El Assad d’avoir mis à mal Alep, « un joyau architectural », et, d’un autre, elle a appelé le même à attaquer « Daesh » à Palmyre, autre joyau du patrimoine antique syrien.
     
« Quand vous vous promenez dans le vieux souk d’Alep ou la citadelle qui surplombe le souk d’Alep, heu, - là aussi, j’y suis allée à de nombreuses reprises - et que ça n’existe plus, que ça a été détruit, c’est une cata, et ça, c’est le régime de Bachar El Assad qui l’a fait. Et ce n’était pas Daesh, à l’époque. »
     
Où serait l’avantage de Bachar El Assad de détruire les joyaux de son pays ? N’y avait-il pas, là, des manifestants ou, plutôt, des groupes armés contre la République Arabe Syrienne et contre un président élu ? Ces groupes s’étaient bientôt constitués en ASL (Armée Syrienne Libre) soutenue par les chefs d’États français, britannique, états-unien, renforcée par l’apport de mercenaires - combattants islamistes, armés et entraînés en Turquie, financés par les monarques du Golfe (Qatar et Arabie saoudite), supervisés, depuis la Turquie, par des agents de la CIA - qui faisaient et font encore le coup de feu contre l’armée de la République Arabe Syrienne, pour renverser le président élu et anéantir le parti Baas, dans le but d’établir… quelle démocratie ?

     
Faut-il penser que seuls les chefs d’États occidentaux et leurs complices du Moyen Orient ont le droit de bombarder des pays et les populations qui y vivent ?… Agnès Levallois :
     
« Donc, tout ça pour dire que le, le, le, le, le rendez-vous manqué de 2013, heu, soit on ne disait rien parce qu’on n’avait pas, on savait très bien qu’on n’irait jamais bombarder, mais, à ce moment, il fallait pas dire qu’il y avait des lignes rouges, et à partir du moment où on dit qu’il y a des lignes rouges et que la parole n’est pas tenue, là, Bachar El Assad : boulevard devant lui et [mot inaudible], pour lui la vie était belle et on voit les résultats, deux ans après, ce qu’on arrive pratiquement à deux ans après. »
     
Vraiment, madame Levallois, en 2013, « la vie était belle » pour Bachar El Assad qui, depuis 2011, voyait son pays attaqué, la population obligée de fuir, et ne pouvait ignorer le sort réservé par les chefs d’États français, britannique, états-unien à Muammar Gaddhafi ?                 

  

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Françoise Petitdemange

 

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20 juin 2015

5 - GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES

GRANDEUR ET MISÈRE DES SPÉCIALISTES
(5ème partie)

  

Derrière la Syrie… la Russie

 

      Malgré ce qu’Agnès Levallois a pu dire précédemment, au Club de la Presse, ce 20 mai 2015, de l’origine états-unienne de la déstabilisation du Moyen Orient, Gérard Carreyrou, lui, est pour la manière forte :
      « […], pour arrêter les troupes de Daesh, heu, d’envahir, pour empêcher qu’elles, qu’elles n’envahissent Palmyre, et, éventuellement, procèdent à des destructions, y a pas beaucoup de possibilités, mais y en a au moins deux. Y a celle que les Américains, qui ont quand même des forces aériennes en permanence et qui ont des drones, qui savent exactement où sont situées les forces de Daesh, puissent faire un bombardement. On a maintenant les moyens, à un mètre près, de bombarder les cibles. Donc, ça, pourquoi n’ont-ils pas bombardé ? Comment se fait-il que les Syriens ? L’armée de Bachar El Assad est la seule armée qui, elle, est déployée, heu, de manière terrestre, dans cette région. Pourquoi n’intervient-elle pas ? Elle dispose aussi d’hélicoptères de combat, elle le fait d’ailleurs pour bombarder les populations avec des barils en permanence de, [Agnès Levallois : de dynamite] de dynamite ou de je ne sais quelle, quel explosif. Donc, pourquoi les Américains, n’ont-ils pas, ne sont-ils pas intervenus là, sur, sur, heu, le, les faubourgs de Palmyre et pourquoi Bachar El Assad, n’intervient-il pas, à moins qu’il n’ait un jeu politique plus compliqué ? »
     
La précision des États-Unis dans leurs bombardements est évoquée, ici, mais l’histoire des guerres, même récentes, ne leur reconnaît pas vraiment cette qualité… Par ailleurs, il n’est pas sûr que l’armée syrienne soit « la seule armée » « déployée », « de manière terrestre, dans cette région »… Puisque les forces de l’ÉI (État islamique), et ce qu’il reste de l’ASL (Armée Syrienne Libre), sont sur le terrain, soutenues par les forces états-uniennes et israéliennes. Sans doute, selon Gérard Carreyrou, Bachar El Assad et l’armée syrienne devraient faire le “sale boulot”, celui que le président des États-Unis, Barack Obama, ne veut pas faire et que le président français, François Hollande, ne peut pas faire. Mais, si l’armée syrienne bombardait où que ce soit « les forces de Daesh », de suite les chefs d’États occidentaux accuseraient Bachar El Assad de tous les crimes. D’ailleurs, le journaliste lui-même continue à rabâcher les accusations selon lesquelles « l’armée de Bachar El Assad » fait « bombarder les populations ». Comme si l’armée de la République Arabe Syrienne appartenait à Bachar El Assad ! Comme si elle avait intérêt à massacrer les populations !

      Agnès Levallois :
      « Alors, pour la, la réponse sur la, pourquoi les Américains ne sont pas intervenus, c’est vrai que la, la question de l’intervention des Américains, en Syrie, est problématique puisque, aussi, autant les Américains ou la coalition internationale, heu, est intervenue pour lutter contre cette organisation en Irak, avec l’accord et à la demande des autorités irakiennes, en revanche, les autorités syriennes ne demandent pas à la coalition d’intervenir. Et donc le, la coalition ou les Américains, en intervenant en Syrie, rentrent directement en confrontation avec le régime de Bachar El Assad et il me semble que les Américains sont, ne, ne souhaitent pas rentrer en confrontation parce que, derrière, vous avez qui, vous avez aussi la Russie qui est le soutien de, du régime [Intervention de Serge July : « et l’Iran »] de Bachar El Assad, et l’Iran. Mais, là, c’est vrai qu’en termes, s’il y avait vraiment une intervention militaire de l’aviation américaine sur le sol syrien, c’est vrai que la Russie, qui a des accords de défense avec la Syrie, pourrait se sentir d’une certaine manière attaquée, et pourrait réagir et, et les, les Iraniens pourraient le faire. Donc, là, je pense que c’est un élément important du, du fait que les Américains n’aient pas réagi et, et parce qu’on a bien vu : il y a eu des déclarations qui ont été faites et les Français aussi ont toujours dit que, eux, ne voulaient pas intervenir en Syrie parce que il y avait pas de demande des autorités syriennes comme ça a été le cas en Irak où, je le répète, la coalition intervient à la demande des autorités irakiennes. »
     
Madame Levallois paraît ne pas se souvenir du fait que François Hollande voulait lancer la guerre contre la Syrie pour - en parfait démocrate et en bon socialiste - chasser le président élu, Bachar El Assad, et renverser le régime issu du parti Baas qui allie le socialisme arabe et le nationalisme panarabe et s’appuie sur la laïcité, et de cet autre fait que la Russie et la Chine - estimant avoir été trompées par les chefs d’États français et anglo-saxons qui n’avaient pas hésité à outrepasser la résolution de l’ONU pour faire la guerre contre la Libye - avaient opposé leur veto, en octobre 2011, en février et en juillet 2012 à la grande colère du président français. Peut-être est-il intéressant de rappeler que Saddam Hussein était, lui aussi, issu du parti Baas. Quant au grand-père de Bachar El Assad, il s’était opposé à l’occupation française : d’où, peut-être cette haine de certain(e)s responsables politiques et médiatiques pour les Assad et cette distance prise par les Assad à l’égard de la France…

 La_Russie

 

Mais qu’attend donc Bachar El Assad pour bombarder !

      Agnès Levallois s’exprime ainsi à propos des derniers événements survenus à Palmyre :
      « Là, simplement, la, la, les forces de Bachar El Assad ont commencé à intervenir parce que, Palmyre, symboliquement, au point du comité international, en raison de, de, de ce que représente Palmyre, de ce joyau de l’humanité, a décidé de réagir. Et là je pense que Bachar El Assad est en train de jouer un jeu comme il le joue depuis maintenant quatre ans, et un jeu extrêmement dangereux. C’est que, évidemment, il a les moyens d’intervenir avec ses hélicoptères qui, tous les jours, bombardent la ville d’Alep pour essayer de faire partir les, les, les combattants de, de Daesh mais je pense que, pour l’instant, il ne le souhaite pas. Il va peut-être intervenir à la dernière minute. Ce sera peut-être d’ailleurs trop tard. Mais pour montrer que c’est lui le rempart contre Daesh. On est toujours dans cette stratégie de Bachar El Assad d’essayer de démontrer à la communauté internationale que lui seul est en mesure de lutter contre Daesh. »
     
Les propos de la spécialiste ès monde arabe sont contradictoires : « les forces de Bachar El Assad ont commencé à intervenir parce que, Palmyre,… » « il a les moyens d’intervenir avec ses hélicoptères […] mais je pense que, pour l’instant, il ne le souhaite pas. » Par ailleurs, elle prête des intentions au président syrien qui ne sont peut-être que les fruits de son imagination à elle...

     
Qu’importe ! Agnès Levallois poursuit : 
     
« Ne, n’oublions pas ce que représente cette zone, hein, entre Palmyre et Ramadi. On est en plein désert. Y a pas un arbre, y a quand même très peu de vie, y a très peu de villages et de villes, donc, c’est assez facile de savoir où sont ces combattants. Donc, là, Bachar El Assad avait les moyens avec ses hélicoptères et ses moyens aériens, effectivement, de, de bombarder, d’envoyer quelques signaux en disant : “Bon, ben, ne vous avancez pas plus parce que nous, on a les moyens de vous arrêter.” Mais, évidemment, il ne l’a pas fait, parce que, ça, ça le sert complètement et que c’est une carte qu’il va pouvoir monnayer parce que Bachar El Assad est quand même sérieusement affaibli, aujourd’hui, et que toute carte qu’il peut essayer de, de, de monnayer, il le fera même si il prend pour cela beaucoup de risques mais, à la limite, il a plus grand-chose à perdre. Donc autant essayer de jouer cette carte. »
     
Bachar El Assad, n’a-t-il pas des raisons de se méfier d’une riposte occidentale, dans le cas où l’armée syrienne bombarderait « Daesh » ? Car, quoi que cette géo-stratège dise, « Daesh » est le produit de l’Arabie saoudite et des Occidentaux.

     
Olivier Duhamel, un peu déprimé…
      « 
Vous vous rendez compte à quel point c’est compliqué, hein. Et Dieu sait pourtant que vous êtes formidablement claire. Si j’ai bien compris, par exemple, les États-Unis sont l’allié objectif de l’Iran en Irak et sont l’ennemi objectif de l’Iran en Syrie. Rien que ça, hein ! Alors que le conflit est dans les deux endroits. Juste rappeler ça. [Intervention d’Agnès Levallois : « Absolument. »] La France, dans tout ça, du coup, la France, dans tout ça ? Qu’est-ce qu’elle a à faire là-dedans, la France ? Est-ce qu’elle a raison de mettre même un petit doigt là-dedans, la France ? Moi, si je me mets dans la peau d’un jeune Français, qu’est-ce que j’ai entendu dire ? J’ai entendu dire que Bachar El Assad était un sanguinaire absolu, le pire des tyrans, qu’il fallait absolument lutter contre lui, qu’on devait aller le bombarder. Alors, en plus, je suis musulman, je suis sensible à ce discours, je me dis : “Je vais aller là-bas [Intervention d’AL : « hum »] ; je vais aller faire le djihad ; je vais aller me battre contre Bachar El Assad [Intervention d’AL : « hum »] ; c’est le Hitler des temps modernes [Intervention d’AL : « hum »] ; moi, je vois tout le temps des films sur la résistance à la télé, je vois tout le temps que les héros sont ceux qui résistent aux tyrans ; donc, je vais aller battre Bachar. [Intervention de Serge July : « Là, il est toujours dans son rôle de jeune musulman [mot inaudible]. » Nicolas Poincaré : « Oui, oui, on comprend bien. » « français »]. Et puis, tout d’un coup, patatras ! Tout se retourne. Y a les attentats en France, etc. Et je suis devenu quelqu’un qu’il faut interdire de sortir [Intervention d’AL : « hum »] et arrêter si il revient.” Comment est-ce que vous voulez qu’on s’y retrouve ?

     
Agnès Levallois :
     
« Alors, je suis assez critique à l’égard de la, de la politique française en la matière parce que, autant, sur le fond, je suis d’accord quand les responsables français ou Laurent Fabius dit que « Bachar El Assad n’est pas le meilleur des présidents » (c’est une litote), autant je trouve ça un, un peu dramatique de dire : « Bachar El Assad n’a pas le droit d’exister », parce que je pense que, quand vous utilisez des propos comme ça et que ça tourne dans la tête, effectivement, de jeunes qui ne savent plus très bien où ils en sont, [Intervention de Serge July : « ça fait des dégâts »], ça fait des dégâts considérables, parce que, effectivement, ils veulent aller après, en Syrie, pour se battre contre Bachar El Assad. Sauf qu’ils sont récupérés par Daesh et qu’ils ont pas forcément les moyens de comprendre ce dont il s’agit, et qui se retrouvent embrigadés dans quelque chose qui n’a plus rien à voir avec ce qu’ils avaient en tête en partant, par exemple, de Paris ou de Marseille. »
     
Mais… En quoi, Laurent Fabius, est-il qualifié pour juger de la qualité d’un Président d’une République Arabe ? Que regrette, ici, Agnès Levallois ? Que de jeunes musulmans français, partis pour faire la guerre contre Bachar El Assad, se trouvent détournés de leur but par « Daesh » qui les intègre dans ses rangs pour conforter l’État Islamique du Levant ?

     
Agnès Levallois, encore :
     
« Et donc, ça, je trouve qu’il y a une responsabilité de la part des autorités françaises à avoir dit des choses beaucoup trop radicales. Même si, je le répète, sur le fond, je suis d’accord avec ce constat, mais y a une façon de, de, de dire les choses pour éviter des dérives et, là, on est allés très-très loin dans ce, dans ce, dans ce domaine-là. »
     
Agnès Levallois se dit d’accord « sur le fond », « avec ce constat ». C’est-à-dire… avec la phrase de Laurent Fabius : « Bachar El Assad n’a pas le droit d’exister » ?

  

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Françoise Petitdemange

 

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19 juin 2015

4 - GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES

GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES
(4ème partie)

Les guerres religieuses rallumées ?

      Dans le cadre du Club de la Presse du 20 mai 2015, « les trois grandes voix du soir », selon l’animateur Nicolas Poincaré, sont toujours avec l’invitée, Agnès Levallois.

     
Olivier Duhamel, spécialiste de droit constitutionnel, essaie de récapituler à sa façon le poids des tendances religieuses dans les conflits politiques actuels :
     
« […], ce qu’on comprend au début, c’est un combat entre sunnites et chiites, et ça, quand on dit ça, y a une petite complication parce que c’est l’Iran qui est chiite et donc l’Iran, ennemi des États-Unis, dans cette affaire-là, devient, forcément, plus ou moins allié des États-Unis. Et pis ça se complique encore un peu parce que l’Arabie saoudite, elle est sunnite, donc, normalement, elle devrait soutenir heu… ou elle pourrait soutenir les sunnites de Daesh. Sauf que, non, elle est avec les États-Unis contre les sunnites de Daesh. Alors, expliquez-moi pourquoi l’Arabie saoudite n’est pas avec Daesh et jusqu’où les États-Unis vont aller avec l’Iran ? »

      Agnès Levallois :
     
« Alors, la raison pour laquelle l’Arabie saoudite n’est pas avec Daesh, c’est que, là, vous avez un groupe de radicaux, de djihadistes radicaux, et qui ont, dans leur ligne de mire, la disparition du régime d’Arabie saoudite, estimant, les membres de Daesh estiment que l’Arabie saoudite est tout à fait illégitime et qu’elle n’a aucune 4___Arabie_saouditeraison [Intervention : « Ah ! d’accord… »] de, de diriger ce pays en raison de la corruption qui règne au sein de la famille royale [Intervention : « Ce sont les extrémistes. »] Ils sont bien plus radicaux même si, alors si on analyse les choses de plus près, c’est plus compliqué parce qu’on s’aperçoit qu’il y des pratiques de ce royaume saoudien qui sont finalement assez proches des pratiques de Daesh, et je pense simplement aux décapitations, aux exécutions. Aujourd’hui, il y a déjà eu 84 exécutions en Arabie saoudite depuis le début de l’année, ce qui est quand même énorme. Donc, elle n’a rien à envier à Daesh et vice versa. Mais on va, on va essayer de, de revenir sur le, la question que vous m’avez posée. »
     
Une petite idée vient à l’esprit : les hommes et les femmes politiques en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis qui ne cessaient, en 2011, de clamer haut et fort que Muammar Gaddhafi, en Libye, et Bachar El Assad, en Syrie, étaient des dictateurs qu’il fallait éliminer, sont devenu(e)s de fervent(e)s partisan(e) des monarchies du Golfe et, notamment, du roi saoudien qui a tout de même - selon ce qu’en dit Agnès Levallois - la main un peu lourde sur les délinquants, non ?

Une Arabie saoudite aux abois ?

      Voilà un complément de réponse apporté, par madame Levallois, à la question d’Olivier Duhamel :
     
« Aujourd’hui, l’Arabie a qu’une angoisse, c’est que Daesh approche de ses frontières et la remette en question. Donc, l’Arabie saoudite fera tout pour empêcher l’avancée de Daesh [Intervention : « Ce sont leurs extrémistes en quelque sorte, du genre Mélanchon, bon, d’accord…. » Ce sont leurs extrémistes mais ce sont vraiment leurs, leurs ennemis, leurs ennemis de façon absolument [Intervention : « D’accord ! »] dramatique. Donc, l’Arabie saoudite ne va pas soutenir Daesh même si certains Saoudiens - je ne parle pas du gouvernement de la famille royale - peuvent soutenir Daesh par des financements parce qu’ils ont leurs propres canaux de financements, estimant que finalement ce que fait Daesh n’est pas mal pour rentrer en guerre contre la famille royale. Donc, ça. Il peut y avoir des financements. C’est pour ça qu’on entend régulièrement dire que les Saoudiens, certains Saoudiens, financent Daesh. Certains peuvent le faire, mais ça ne sera jamais la famille royale [Intervention : « D’accord ! »] qui, aujourd’hui, se rend compte que, de toute façon [Serge July : « C’est surtout la branche actuelle… »], celle qui est aux affaires, bien sûr. Donc, ça, de ce côté-là, y a pas de, y a pas d’ambiguïté là-dessus. C’est vrai que le conflit, enfin la situation au Moyen Orient - ce qui n’était pas le cas, y a quelques années -, s’est complètement confessionnalisée, et qu’aujourd’hui, on a tendance [Serge July : « Confessionnalisée, sunnites contre chiites… »], sunnites contre chiites, et qu’on a tendance aujourd’hui à ne voir ce conflit que sous cet angle de ce clivage entre les sunnites et les chiites. »

À propos de l’Iran et de l’Irak

      Après avoir fait un détour par l’Arabie saoudite, Agnès Levallois évoque les deux pays qui se sont opposés dans une guerre fratricide de septembre 1980 à août 1988 :
     
« Là où ça se complique, c’est qu’effectivement, les Iraniens, qui sont la force régionale dominante chiite, heu…, a des liens privilégiés avec l’Irak aujourd’hui, dont la majorité des Irakiens est elle-même chiite, hein. Alors que, du temps de Saddam Hussein, c’était la minorité sunnite qui était aux affaires. Donc, je rappelle ça parce que ça explique aussi la situation actuelle en Irak, où vous avez quand même, après l’invasion américaine et avec les élections qui se sont tenues, et donc les chiites, majoritaires, qui sont arrivés au pouvoir, soutenus, en cela, par l’Iran, heu, ont eu un comportement aussi de revanche après toutes les années de l’époque de Saddam Hussein au cours desquelles les chiites étaient vraiment maltraités et n’avaient pas leurs places dans les institutions politiques. Donc, là, on a un renversement de situation : aujourd’hui, ce sont les chiites qui sont aux affaires et les sunnites se trouvent complètement marginalisés et estiment qu’ils n’ont pas la place qu’il leur revient. Ce qui fait que, aujourd’hui, vous avez une partie de la population irakienne sunnite qui rejoint Daesh, pas par idéologie, pas par adhésion à ce que défend Daesh, mais par réaction au comportement du gouvernement central de Bagdad, chiite, sectaire, [Intervention de Serge July : « et des milices »] et des milices. Donc, on est dans une situation, là, qui devient vraiment très compliquée parce que vous avez beaucoup d’anciens de Saddam Hussein - je pense, en particulier, à des militaires du temps de Saddam et des services, des responsables des services de sécurité du temps de Saddam Hussein - qui ont rejoint Daesh parce que ça leur permet de retrouver une activité sur le terrain. »

       Serge July :
     
« Oui. Est-ce que, finalement, tous ces événements ne sont pas des dégâts collatéraux de la, du choix stratégique qui a été fait par les États-Unis de privilégier la relation avec l’Iran et d’avoir un accord, en particulier, sur le nucléaire. Parce que tout ça, ça déroule, c’est une provocation d’être, vis-à-vis des Irakiens, vis-à-vis d’une partie des Syriens, cette alliance avec, potentielle en tout cas, avec l’Iran. »

      Agnès Levallois revient sur les États-Unis qui soufflent sur les braises :
     
« Non, je pense pas qu’on puisse, heu, envisager les choses sous cet angle-là. Au contraire, je pense que la, le règlement, ou en tous les cas, une vraie négociation sérieuse entre les États-Unis et l’Iran peut permettre, au contraire, d’apaiser la situation dans la, dans la région. Et éviter, justement, que chacun essaie de placer ses pions et essaie de [Serge July : « Mais l’Iran est un épouvantail pour, heu, quand même les sunnites…]. Bien sûr. Bien sûr que l’Iran est un, est un épouvantail pour, heu, pour les sunnites, pour, oui, pour les sunnites. […]. La grande, quand même la, la, l’origine de la déstabilisation de la région, c’est quand même l’invasion américaine de l’Irak, à partir de laquelle tout a découlé et que des alliances se sont justement faites pour essayer de, de contrer, ou chacun essayant de profiter du vide causé par cette, cette catastrophe qui a été provoquée. »
     
Il faut bien noter - et c’est madame Levallois, qui ne peut être accusée d’être anti-occidentale, qui le dit - que « l’invasion américaine de l’Irak » est à « l’origine de la déstabilisation de la région », « du vide causé par cette, cette catastrophe qui a été provoquée » : c’est-à-dire à l’origine de tous les problèmes survenant, depuis de nombreuses années, dans les pays arabes évoqués ici.

 

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Françoise
Petitdemange
 

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18 juin 2015

3 - GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES

GRANDEUR ET MISÈRE DES SPÉCIALISTES
(3ème partie)


Une créature ingrate : « Daesh »

      Au Club de la Presse du 20 mai 2015, c’est la dernière ligne droite pour madame Levallois. Elle connaît très bien la Syrie. Son Curriculum Vitae l’indique : elle a vécu à Damas et séjourné en Égypte, au Liban, au Maroc…

      Après la déstructuration achevée de l’Irak (2003), la dislocation de l’État des masses en Libye (2011), la déstabilisation de la Syrie (depuis 2011), la guerre au Mali (depuis 2013), un seul souci pour les franco-anglo-saxons et les monarques du Golfe : Al-Qaïda (dont le fondateur, Oussama Ben Laden, était un ami de la famille royale saoudienne) qui, par son alliance avec d’autres groupes armés, a été partie prenante dans la formation, en 2006, d’un Conseil consultatif des moudjahidines en Irak. Celui-ci, et quelque trente tribus sunnites qui représentent la majeure partie de la population d’Al-Anbar (province de l’ouest de l’Irak), proclament, en octobre de l’année 2006 - soit deux mois avant l’assassinat du Président de la République d’Irak, Saddam Hussein, qui est sunnite  - la création de l’ÉII (État Islamique d’Irak). En avril 2013, certains territoires de la Syrie passant sous son contrôle, l’ÉII devient l’ÉIIL (État Islamique de l’Irak et du Levant). En juin 2014, l’ÉIIL annonce l’instauration d’un califat sur les territoires irakiens et syriens qu’il a pris : l’EIIL devient en abrégé l’ÉI (État Islamique). Mais le califat, qui sera rejeté par certaines organisations comme AQMI (Al-Qaïda du Maghreb Islamique), sera soutenu par d’autres comme le Conseil consultatif de la jeunesse islamique, établi à Derna en Libye, qui prête allégeance à l’État Islamique, le 31 octobre 2014, soit trois ans après la fin des bombardements de l’OTAN en Libye.

3___L_EIIL

      L’ÉIIL, que ses opposants appellent « Daesh », s’avère de plus en plus difficile à manœuvrer pour les chefs d’États occidentaux et les monarques du Golfe. Combien sont-ils, les combattants de cet État Islamique ?

     
C’est au tour de Gérard Carreyrou de poser la question :
     
« On a parlé de dix mille hommes. Ensuite, on a parlé de vingt mille hommes. Maintenant, on parle éventuellement de trente mille hommes. Combien y a-t-il de combattants de Daesh ? »

     
Agnès Levallois : « Maintenant, y a une question sur le nombre, effectivement : au départ, on parlait de quelques milliers, même on arrive à trente mille morts, je serais incapable de [Interventions : « Trente mille hommes, trente mille vivants, pas encore trente mille morts. » « Oui. »]. Pardon. Trente mille, ce serait peut-être une bonne chose, mais trente mille combattants. Je suis incapable de vous donner un chiffre parce que personne n’est en mesure de le donner. »
     
Le lapsus de madame Levallois est particulièrement parlant : il nécessitait bien une pause…


Alors, la Syrie…

      Dès la reprise de l’émission, Nicolas Poincaré ajoute une petite récréation :
     
« On parlait de Palmyre, à l’instant, cette cité antique, donc syrienne, qui est sur le point de tomber entre les mains de l’organisation de l’État islamique. Écoutez ce que nous en disait, hier soir, ici même, Jack Lang. »

     
« Pour Palmyre, vraiment, qu’on, qu’on prenne tous les moyens, je ne sais, aériens, si on veut pas aller au sol pour, j’allais dire, massacrer ces massacreurs ! [Intervention d’une journaliste : « Une bombe ? »] Pour détruire ces voyous ! ces étrangleurs ! ces assassins ! ces bandits ! Il faut sauver Palmyre ! C’est, c’est là une partie de notre civilisation : sauvons Palmyre ! Il faut sauver Palmyre par tous les moyens. »
     
Le palmarès politique de Jack Lang est éloquent : sous les deux présidences de François Mitterrand, Jack Lang fut ministre de la Culture, du 22 mai 1981 au 20 mars 1986, puis ministre de la Culture et de la Communication, du 13 mai 1988 au 2 avril 1992 ; en outre, du 17 mai 1991 au 2 avril 1992, il fut porte-parole du gouvernement Cresson. Du 2 avril 1992 au 29 mars 1993, sous le gouvernement Bérégovoy, il fut ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale et de la Culture, puis, du 27 mars 2000 au 6 mai 2002, sous le gouvernement Jospin, ministre de l’Éducation nationale.

     
Palmyre… Cette oasis du désert de Syrie, qui est située à 210 kilomètres au nord-est de la capitale syrienne, Damas, est connue pour son site ancien classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais ce n’est pas de l’histoire antique de Palmyre que Jack Lang était venu parler, la veille, le 19 mai 2015, au Club de la Presse…
     
Les conditions de vie faites, depuis 2011, par les Occidentaux au peuple syrien - comme au peuple libyen - au nom des droits de l’homme et de la démocratie, pour renverser un régime qu’ils honnissent et évincer un président élu et même réélu, Bachar El Assad, qui ne fait pas leurs affaires, n’ont rien à voir avec l’art… Les propos qui vont suivre sont sans équivoque.

     
L’animateur, Nicolas Poincaré, se renseigne auprès de son invitée…
     
« Mais c’est une grande ville en dehors du site antique […] ? »

     
Palmyre, un site archéologique ? Bien sûr, mais Agnès Levallois y voit autre chose...
     
« Non, ce n’est pas une ville, ce n’est pas une ville très très grande, mais c’est surtout une ville qui a une position stratégique puisque c’est une ville qui est pas très loin de la frontière avec l’Irak, hein. On est à quelques centaines de kilomètres et, donc, c’est la région qui est mitoyenne de la fameuse région d’Al-Anbar où se trouve la ville de Ramadi qui a été prise par les [mot inaudible] islamiques récemment. Donc, on est[Intervention de Nicolas Poincaré : « Donc, ça ferait une entité territoriale pour Daesh. »] Voilà ! Et c’est pour ça. Il y a une profondeur stratégique, et c’est la route de Damas, on est à 250 kilomètres de Damas. Et, au nord, si on va vers Homs qui est ce verrou stratégique qui permet après d’aller vers la région de Lattaquié, qui est la région alaouite dont est originaire le président syrien. Vous voyez bien qu’on est sur une situation stratégique extrêmement intéressante. »
     
Voilà ce qui anime particulièrement les chefs d’États français, britannique, états-unien et les monarques du Golfe… en marge des gros intérêts politico-économiques de leurs multinationales de l’armement : faire tomber Damas, qui est à la fois la capitale de la Syrie et la ville natale de Bachar El Assad, comme ils ont fait tomber Bagdad, la capitale de l’Irak, et Tripoli, la capitale de la Libye ; faire détruire Lattaquié (région alaouite), comme ils ont fait détruire tout récemment, en mars 2015, le mausolée, construit à l’époque de Saddam Hussein pour honorer les morts, qui avait reçu les dépouilles de celui-ci, de ses fils, et d’autres personnes - monument érigé au centre d’Al-Awja, village natal de Saddam Hussein, situé à 10 kilomètres au sud de la ville de Tikrit, dans la province de Salah ad-Din, comme ils ont détruit, en octobre 2011, la ville de Syrte, contribué au massacre d’un millier de membres de la tribu Gadhadhafa et au lynchage du Guide révolutionnaire, et laissé profaner, dans la cour de la demeure familiale des Gaddhafi, le tombeau de la mère de Muammar Gaddhafi et de trois autres membres de la famille, au mépris de la loi musulmane comme de toute loi humaine.

     
Agnès Levallois poursuit son explication :
     
« Et que, pour l’État islamique qui a dans cette idée d’abolir les frontières, d’avoir Ramadi et Palmyre, ça permet justement de dire que ils sont en mesure d’établir un califat, même si on est dans le fantasme, et que, du coup, les frontières n’ont plus de sens et qu’ils sont, eux, dans cette logique de, de détruire ces fameuses frontières. Donc, c’est en ça que Palmyre est important. Et les, les organisa, enfin l’État islamique est tout à fait conscient aussi que, en s’approchant de Palmyre, la communauté internationale va réagir et qu’on va, à nouveau, parler d’elle parce que cette organisation ne vit, enfin, vit beaucoup sur la com. Et c’est une organisation qui fait une com d’enfer en permanence. » Selon Agnès Levallois, l’État islamique est en plein fantasme et en pleine com. Les populations le savent : les hommes et les femmes politiques en France ne font pas de « com ». Et madame Levallois, qui est « spécialiste » « en communication », non plus, d’ailleurs…


1er texte paru dans La Voix de la Libye
http://lavoixdelalibye.com/?p=22813
2ème texte paru dans La Voix de la Libye
http://lavoixdelalibye.com/?p=22889



Françoise Petitdemange


http://www.francoisepetitdemange.sitew.fr/#LA_LIBYE_REVOLUTIONNAIRE_.A

17 juin 2015

2 - GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES

GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES
(2ème partie)
 

 

Qu’en est-il de l’Irak ? « complètement cassé », « déstructuré »…

 

      La guerre états-unienne a atteint son maximum jusqu’à transformer l’Irak - comme le dit, en termes très imagés, au Club de la Presse du 20 mai 2015, madame Levallois - en « un pays qui a été complètement cassé, déstructuré, lors de l’invasion américaine. Souvenez-vous : l’armée avait été complètement cassée, les services de renseignement mis complètement hors jeu, le parti Baas, qui était la structure, qui était vraiment la colonne vertébrale du régime du pays, de l’Irak, a été cassée. Et donc on s’est retrouvé face à un vide absolument total qui explique aussi les difficultés que l’on a aujourd’hui à reprendre la main pour les Américains ou pour la communauté occidentale sur ce... » …sur ce pays, donc.

     
Casser la colonne vertébrale… c’est déstructurer un pays, un parti, mais cela ne suffisait pas au président des États-Unis, George W. Bush, ni au premier ministre britannique, Tony Blair. Il fallait casser l’homme pour casser le peuple.
2__Carte_de_l__Irak

      L’exécution par balle ayant été refusée à Saddam Hussein, ce fut, le 30 décembre 2006, la mort par pendaison qui lui fut imposée. La pendaison entraînant souvent une rupture des vertèbres cervicales… lorsque l’invitée du Club de la Presse énonce que « le parti Baas, qui était la structure, qui était vraiment la colonne vertébrale du régime du pays, de l’Irak, a été cassée », elle ne croit pas si bien dire… Arguant de prétextes mensongers, le président des États-Unis et le premier ministre de Grande-Bretagne ont cassé la colonne vertébrale de l’Irak, du parti Baas, du président Saddam Hussein, et donc du peuple pour obtenir le… « vide absolument total » qui ne peut tout de même pas être une surprise aux yeux de ceux et de celles qui l’ont voulu et fabriqué à coups de famines et de bombes, afin de… « reprendre la main pour les Américains ou pour la communauté occidentale » - et non pour la communauté internationale, comme il est si souvent dit - « sur ce… » pays arabe, bien sûr !

 

De la déstructuration à la guerre civile 


      Casser la colonne vertébrale d’un pays, d’un parti, d’un homme, d’un peuple ne suffit pas… tant qu’il reste une partie de ce peuple qui refuse de se plier au régime politico-économique que les chefs d’États capitalistes et leurs multinationales veulent, par la force la plus brutale - la force militaire - lui imposer.

      Mais Serge July a une petite question à poser…
      « […]. Les États-Unis souhaitaient, en particulier, armer les tribus sunnites et les détourner de Daesh. Semble-t-il, l’argent n’est jamais arrivé, hein. C’est exact ? »

      Agnès Levallois :
     
« Il y a une partie de l’argent qui est arrivé : y a des tribus qui ont récupéré une partie de cet argent américain. »
     
Achever la déstructuration des sociétés arabes en finançant certaines tribus pour les armer contre d’autres, ou contre « Daesh » qui est une création occidentale, n’est-ce pas une manière de provoquer des guerres civiles tout en se lavant les mains du sang répandu ?…

      En tout cas, la spécialiste ès monde arabe sait, elle, ce qui ne marche pas et ce qui « marche » :
     
« Ce qui est sûr, c’est que les opérations uniquement militaires, aériennes, ne servent, enfin, ne sont, sont largement insuffisantes pour arriver à un résultat et que, sans engagement au sol, on n’y arrivera pas. Le meilleur exemple, me semble-t-il, c’est l’opération qui a été menée, le week-end dernier, par les Américains lors de la prise d’Abou Sayyaf qui était donc un responsable de l’État islamique et pour capturer [Intervention : « qui a été tué, donc, par des forces spéciales américaines au sol »], et qui a été tué par des forces américaines, mais y a eu, à ce moment-là, intervention au sol, ponctuelle, pour mener cette opération. Donc, on voit bien que, quand y a un objectif précis à atteindre, là, en l’occurrence, y avait suffisamment de renseignements, j’imagine, pour savoir qu’on pouvait le prendre ; les moyens ont été mis en œuvre, non seulement aériens mais également des troupes au sol pour mener cette opération. Et là, ça marche ! »
     
Heu… des moyens aériens, terrestres - des troupes au sol - tout cela pour… « capturer », comme Agnès Levallois le dit si bien, un seul homme ? Peut-être, la question, est-elle triviale mais… À l’aune états-unienne, ça coûte combien, la capture d’un homme ?
     
Ces « opérations » ont eu lieu avec l’accord des autorités irakiennes, non pas sur le sol irakien mais sur le sol syrien, à Al-Amr, sans que le régime syrien en ait été informé. Quatre chefs du groupe ÉI (État Islamique), dont Abou Sayyaf, et d’autres membres de l’organisation ont été tués : 32 personnes au total. Autrement dit, les forces états-uniennes peuvent aller tuer des personnes sur le sol d’un pays étranger - ici, la Syrie - sans l’aval de celui-ci ; elles bafouent ainsi les autorités du pays et sa souveraineté.   

 

“Refiler” le chaos à une armée irakienne en lambeaux

 

      De toute évidence, selon l’invitée du Club de la presse, il y a une bonne leçon à tirer de l’expérience du week-end :
     
« Donc, on voit bien que, dans cette situation irakienne, si y a pas, un moment, d'engagement au sol, on n'arrivera, enfin, les Américains n'arriveront à rien. Mais les seuls qui interviennent […]. Alors, le problème, c’est qu’il faut que l’armée irakienne, il faut que l’armée irakienne soit en mesure de le faire. Et c’était l’engagement pris par le nouveau Premier ministre irakien, Al-Abadi, de reprendre en mains une armée et d’en faire une armée qui ne soit pas une armée chiite ou sunnite mais que ce soit une armée irakienne [Intervention d’Olivier Duhamel : « Ils n’y arrivent pas, manifestement.]. »
     
La déstructuration d’un pays, sur les plans politique, économique, militaire, jusqu’à la destruction totale de ses infrastructures et de ses superstructures, c’est l’anéantissement du travail de toute une population qui avait fourni les efforts nécessaires, jusque-là, pour obtenir de meilleures conditions de vie. Quant à ceux qui voulaient la place d’un Saddam Hussein, en Irak, ou d’un Muammar Gaddhafi, en Libye… les voici avec un pays ingouvernable.

     
Qu’importe si le résultat obtenu s’avère catastrophique, l’armée états-unienne ne pense plus qu’à une chose : “refiler” le chaos à une armée irakienne qu’elle a largement contribué à désintégrer et sur laquelle elle plaque un type d’organisation qui ne convient pas… Agnès Levallois, qui se rend bien compte du problème, enchaîne sur l’intervention d’Olivier Duhamel…
     
« Sauf que, pour l’instant, ils n’y arrivent absolument pas parce que le pays a été tellement clivé et qu’aujourd’hui, on a vraiment face à face les milices chiites, heu, les milices sunnites qui, elles, sont complètement affaiblies parce qu’elles ont pas été, effectivement, on leur a pas donné les moyens nécessaires pour se mettre en ordre de bataille, parce que l’idée, c’était d’éviter d’arriver à cette situation aussi tranchée mais qu’on ait une armée, avant tout, irakienne [Intervention d’Olivier Duhamel : « Mais, comme on n’y arrive pas, il faut des soldats américains ? »]. Non, je ne crois pas qu’il faille des soldats américains, je pense que les soldats américains, si ponctuellement, ils peuvent faire une opération comme celle du week-end dernier, je crois pas que massivement, une, un engagement de l’armée américaine soit possible dans le contexte actuel et ça provoquera, à la limite, peut-être encore plus de catastrophes que ça ne réglerait de questions. »
     
Autrement dit, madame Levallois ne se fait aucune illusion sur un rôle éventuellement bénéfique des interventions américaines.

      Alors, il ne reste sans doute, pour les chefs d’États occidentaux et leurs armées, que deux choses à faire : laisser ce pays, l’Irak, se débrouiller tout seul avec le chaos dans lequel il a été plongé, en attendant de pouvoir y revenir, et semer le chaos ailleurs… Ce “chaos ailleurs” sera l’objet d’un prochain article, rédigé à partir de la même émission…
 

Ce 2ème texte est paru dans La Voix de la Libye
http://lavoixdelalibye.com/?p=22889


Françoise Petitdemange
  

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16 juin 2015

1 - GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES

GRANDEUR ET MISERE DES SPECIALISTES
(1ère partie)

 

Une carte de visite bien remplie… Et pour quoi faire ?

     

      En 1983, Agnès Levallois obtient un diplôme supérieur d’arabe littéral de l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales). Deux ans après, en 1990, en tant que spécialiste du Proche-Orient, elle intègre le service du SGDN (Secrétariat Général de la Défense Nationale). En 1993, elle obtient un DEA (Diplôme d’Études Approfondies) de l’IEP (Institut d’Études Politiques) de Paris sur le monde arabe contemporain. Elle devient « responsable du bureau arabe et persan à la Délégation aux affaires stratégiques, au ministère de la Défense ». [http://agneslevallois.com/apropos.php]

      En 1995, elle rédige des articles sur le monde arabe (Maghreb-Machrek) pour la revue La Documentation Française. Trois ans plus tard, en 1998, elle est journaliste à Nord-Sud Export pour le groupe Le Monde, et collaboratrice au Monde Économie. De novembre 2005 à juillet 2006, elle est directrice de l’information et des programmes de RMC-MO (Radio Monte-Carlo - Moyen-Orient, la filiale arabophone de RFI (Radio France Internationale).
[http://www.telesatellite.com/actu/12464-agnes-levallois-ete-nommee-directrice-de-information-de-la-radio-rmc.html] De juillet 2006 à février 2009, elle est directrice adjointe de la rédaction de France 24, responsable des contenus arabophones.

      En 2012, elle crée une SARL (Société à Responsabilité Limitée), Agnès Levallois Conseil. Le capital est de 8.000 euros ; le chiffre d’affaires atteint 1 million d’euros dès l’année 2013.
[https://corporama.com/fr/societe/agnes-levallois-conseil/539856427] Sur le site Agnès Levallois Conseil, le Curriculum Vitae de la spécialiste ès Moyen Orient, est, dans l’« À propos », un peu plus détaillé : « Parlant l’arabe, ayant vécu à Damas et effectué de nombreux séjours en Égypte, au Liban, au Maroc elle est l’auteur de nombreuses publications dont Moyen-Orient mode d’emploi, Stock, 2002. Agnès Levallois s’appuie sur un parcours de spécialiste en géopolitique, analyse du risque pays et en communication pour offrir une expertise sur les pays arabes. »
      [http://agneslevallois.com/apropos.php]

      Sur le même site, le chapitre « Services/Références » permet de découvrir ses diverses activités : missions, séminaires, conseils. Le passage au ministère de la Défense lui a ouvert des portes, dont celles, entre autres, de l’entreprise Thalès. Elle est…
     
« Chargée de mission à l’Académie diplomatique internationale (ADI). Participation à l’organisation de rencontres, de séminaires sur les transitions que vivent les pays de la zone MENA » [Middle East and North Africa] ;
     
« Chargée de cours à l’ENA sur les conséquences géopolitiques des bouleversements dans les pays arabes ;
     
« Chargée de cours à Sciences po : les services de sécurité et de renseignement dans le monde arabe : acteurs du changement ? ;
     
« Animation de séminaires à Ubifrance et dans de grandes entreprises parmi lesquelles Crédit agricole, Renault, Thalès ;
     
« Conseillère éditoriale d’Ipemed, institut de prospective économique du monde méditerranéen, think tank spécialiste des questions euro méditerranéennes. Juin 2011 - Juin 2014
      « Interventions dans de nombreux média : […]. »
     
[http://agneslevallois.com/services.php]
     
D’ailleurs, les logos de tous ces médias sont affichés sur le site : i Télé, RTL, France Inter, RFI, TF1, Arte, France 5, Radio-Canada, AFP, TV5 Monde, RTS Radio Télévision Suisse, Aljazeera, Europe 1, France 2, France Culture.


*
 
Avec pareil curriculum vitae, que peut dire cette spécialiste
sur le sort réservé par l’Occident au monde arabe ?
1ère partie

      Le 20 mai 2015, Agnès Levallois était l’invitée du Club de la Presse, sur Europe 1.
     
(À noter que le logo de la radio se trouve, effectivement, sur son site.)

      Après l’avoir présentée comme la « spécialiste du Moyen Orient et du monde arabe, chargée de cours à l’ENA et à Sciences Po », Nicolas Poincaré tente de dresser un bilan rapide de la situation du moment.
     
« Faut-il s’inquiéter des récentes progressions de l’État islamique en Syrie et en Irak ? L’État islamique, qui n’est plus qu’à 100 kilomètres de Bagdad après la prise de Ramadi, qui se serait emparé aujourd’hui d’une partie de la cité antique de Palmyre en Syrie… Daesh, est-il en train de progresser, faut-il s’en inquiéter ? On vous pose la question jusqu’à 20 heures avec nos trois grandes voix du soir : Gérard Carreyrou, Serge July et Olivier Duhamel. »

 
Mais, d’abord, qu’en est-il de la situation au Mali ?

      C’est l’animateur de l’émission, Nicolas Poincaré, qui pose la première question…
     
« Est-ce que c’est une guerre qu’on peut gagner ? »

       Agnès Levallois :
     
« Très difficile, hein, puisqu’on voit bien surtout sur un terrain comme le Mali qui est un terrain extrêmement large et très, très grand. Et donc, la grande difficulté est d’arriver à repérer où sont les terroristes ou ceux qui sont contre nous et la difficulté à pouvoir atteindre puisqu’on sait très bien que, même si on atteint un groupe ou un responsable, il peut y en avoir d’autres et qui se meuvent très facilement sur ces terrains qu’ils connaissent évidemment beaucoup mieux que nous et qui leur donne un avantage certain sur la capacité que l’on a à réagir. »
     
« Contre nous », c’est-à-dire ? Après son élection en 2012, le nouveau président, François Hollande, n’a pas hésité à marcher sur les pas de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, qui, en faisant la guerre contre le peuple libyen et le Guide révolutionnaire, Muammar Gaddhafi, a non seulement détruit la Libye mais achevé de déstabiliser toute la région sahélienne. En dépit de plusieurs déclarations, François Hollande, s’ingérant dans les problèmes intérieurs du Mali, lançait le 11 janvier 2013, une importante opération militaire sur le sol de ce pays africain autant que dans les airs, et imposait la date des élections présidentielles au peuple malien pour faire élire l’un de ses favoris. Car, intervenir au Mali, c’est protéger les intérêts français dans les mines d’uranium du pays voisin, le Niger.

      L’invitée veut croire, quant à elle, que tout va bien, pour la France, dans le meilleur des mondes…
     
« Ce qu’y a de vrai, c’est que…, non c’est vrai que l’opération française au Mali a été plutôt réussie, mais, là, nous sommes sur des espaces avec peu de population. C’est la grande différence, je crois, quand même, avec l’Irak et la Syrie où la situation, du coup, est beaucoup plus compliquée, heu, qu’on n’a pas vraiment un projet politique au Mali parce que la situation politique, dans ce pays, est autrement différente de celle qui existe en Irak, qu’en Irak, on sort quand même de plus de dix ans de guerre ou, en tous les cas, d’un pays qui a été complètement cassé, déstructuré, lors de l’invasion américaine. »

      Comme le dit madame Levallois, « L’opération française au Mali a été plutôt réussie ». En effet… France Diplomatie se trouvait dans l’obligation, en ce mois de mai 2015 - soit, deux ans après l’opération guerrière de François Hollande - d’alerter toute personne, résidant au Mali ou désirant s’y rendre, quant au degré du danger.
      « En raison des menaces terroristes prévalant dans la zone sahélienne et des opérations militaires en Carte_du_Mali___mai_2015cours sur unepartie du territoire malien, il est recommandé aux personnes devant se rendre en mission au Mali et à nos compatriotes résidant sur place de faire preuve de vigilance et de se tenir informés de l’évolution de la situation. Pour rappel, il est formellement déconseillé de se rendre en zone rouge (cf. carte en rubrique sécurité) et il est déconseillé, sauf raison impérative liée notamment à des déplacements professionnels, de se rendre en zone orange. » Enfin… « Le tourisme au Mali reste formellement déconseillé. » [Citation et carte dans
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/mali-12287/]
     
Il est vrai que, à consulter la carte produite par le site, il est difficile de savoir où il serait possible de poser un pied sûr au Mali…

      Madame Levallois, spécialiste ès monde arabe, pourra dire, dans la suite de sa prestation au Club de la Presse qui fera l’objet de l’article suivant, que… casser la colonne vertébrale d’un pays ne suffit pas…


Ce 1er texte est paru dans La Voix de la Libye
http://lavoixdelalibye.com/?p=22813


Françoise Petitdemange

http://www.francoisepetitdemange.sitew.fr/#LA_LIBYE_REVOLUTIONNAIRE_.A


16 juin 2015

Emission radio 20 mai 2015

radio

 

[Les citations de madame Levallois et de ses interlocuteurs
au Club de la Presse sont extraites

d’une transcription intégrale faite par Françoise Petitdemange
à partir de l’émission diffusée sous ce lien :
http://www.europe1.fr/emissions/le-club-de-la-presse/europe-soir-le-club-de-la-presse-200515-943180]

 

29 avril 2015

39. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

39.
DE LA PAIX À LA GUERRE…

CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

38. Autre chose…

 

      Nicolas Sarkozy avait, au début de son quinquennat (2007-2011), parlé d’« une France sans tabou ». Le moment est donc venu, à la force de ce documentaire, de lever le tabou. Combien de mort(e)s, cette guerre, destinée à « protéger le peuple libyen », a-t-elle fait en Libye ?
      Ce pays comptait six millions d’habitant(e)s avant la guerre. À ma question, posée avec toute la délicatesse nécessaire, un Libyen a bien voulu répondre : « Durant les huit mois de guerre, il y a eu, au moins, entre 133.000 et 145.000 morts. Après la mort du Guide, il y a eu 7.000 Libyens qui sont morts dans les conflits entre rebelles, rien que dans la ville de Benghazi. » Dans cette guerre de 2011, l’auteur de cette réponse a perdu son père et sa mère. Par ailleurs, il m'a confié ceci : « Au début de la guerre, j'ai pris contact avec les médias français : je voulais dire ce qui se passait réellement en Libye. J'ai eu une fin de non-recevoir. Aucun média n'a voulu m'accueillir. » Sans doute, ces médias, craignaient-ils la vérité des faits qui les aurait démasqués...

      Pour plus d’informations sur ce qui a été appelé « L’affaire des infirmières bulgares », se reporter au blog de Michel J. Cuny, dans lequel l'écrivain analyse le « Rapport enregistré à la présidence de l’Assemblée nationale le 22 janvier 2008, et établi au nom de la Commission d'Enquête sur les conditions de libération des infirmières et du médecin bulgares détenus en Libye et sur les récents accords franco-libyens. Elle était présidée par Pierre Moscovici, son rapporteur étant Axel Poniatowski. »
http://kadhafi.canalblog.com/

      Pour savoir ce qu’était réellement la Libye des 42 années qui se sont écoulées entre la Révolution du 1er Septembre 1969 et la guerre menée par la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis contre le peuple libyen en 2011…
Cf. L'ouvrage de Françoise Petitdemange, La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011), paru aux Éditions Paroles Vives, en 2014, 542 pages, 29 euros. Pour acquérir cet ouvrage...
http://www.livres-de-mjcuny-fpetitdemange.com/#accueil.A/s0c/Tous


Françoise Petitdemange


29 avril 2015

38. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

38.
DE LA PAIX À LA GUERRE…

CONTRE LE PEUPLE LIBYEN 


5 - 37. Combien ?

 

       Après un long générique…
      Voici Nicolas Sarkozy à l’émission télévisée « Parole de candidat ». Une journaliste lui pose la question : « Le colonel Kadhafi aurait financé votre campagne en 2007. Est-ce que c’est vrai ? »
     
Nicolas Sarkozy : « Ah ben, dites-moi, s’il m’avait financé, je n’aurais pas été très reconnaissant. » Mais cette répartie - chacun(e) peut en convenir - n’est pas une réponse.
      L’homme d’affaires Ziad Takieddine, qui avait l’oreille de Muammar Gaddhafi, a peut-être la réponse : « Il avait dit, heu… quelque chose autour de 50 millions ou quelque chose comme ça. Tous les rendez-vous avec Kadhafi sont enregistrés et c’est ça qui leur fait peur. »
     
Intervention sur RMC du journaliste, Edwy Plenel, qui correspond aux dires de Ziad Takieddine : « Nous affirmons sur la base de plusieurs témoignages et de documents qu’il y a eu un financement à hauteur de 50 millions. »

     
Ce documentaire s’achève sur deux phrases instructives. À  propos d’un financement de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy déclarait sur Télé Matin en 2012 :  « Vous croyez vraiment qu’avec ce que j’ai fait à monsieur Kadhafi, il m’a fait un virement ? Pourquoi pas un chèque endossé ? » Comme il est possible de le constater, Nicolas Sarkozy inverse la succession des événements : si la Libye a financé sa campagne présidentielle de 2007, elle ne l’a pas financée… après les huit mois de guerre de 2011 et la mort du Guide révolutionnaire ! En parlant de « virement », de « chèque endossé », monsieur Sarkozy ne manque pas d’humour, à moins qu’il ne prenne les citoyens et citoyennes pour des imbéciles : il sait très bien que ces affaires-là ne se traitent pas ainsi mais en espèces sonnantes et trébuchantes qui ne laissent pas de trace ou très peu.

     
Coup de théâtre : « ce que j’ai fait à monsieur Kadhafi » est un aveu…

     
Le mot « dictateur », répété 57 fois dans le commentaire, doit-il vraiment s’appliquer au Guide révolutionnaire ou…

 

Françoise Petitdemange


29 avril 2015

37. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

37.
DE LA PAIX À LA GUERRE…

CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

5 - 36. L’après guerre

      Quelle démocratie la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis ont-ils installée à la place de la démocratie directe, en bombardant la Libye, en détruisant les moyens de défense et les infrastructures du pays, en armant des bandes de mercenaires venus de différents pays de la région dont quelque 5.000 pauvres types envoyés par le très démocrate émir du Qatar, en massacrant le peuple libyen, de nuit comme de jour, pour le protéger, et en assassinant le Guide révolutionnaire Muammar Gaddhafi ? La démocratie du chaos. Évidemment, Jean-David Lévitte (conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy) ne peut guère être très fier des résultats... « Le suivi, c’est-à-dire l’après guerre, heu… n’a pas été suffisant. Je crois qu’il aurait été souhaitable d’être plus présents pour les aider à, heu, construire. Ce n’était pas leur choix mais ç’aurait dû être notre devoir, voilà. » « Ce n’était pas leur choix » : voilà qui montre que, même les opposants à la démocratie directe, ne voulaient plus voir les Français s’ingérer dans les affaires de la Libye.
      Mais encore… « Si si on devait avoir un regret à exprimer. Mais j’ajoute que cette période-là a coïncidé avec nos élections, l’arrivée d’un nouveau président de la république et, donc, par la force des choses ou du calendrier démocratique français, nous nous sommes trouvés dans une période de transition. » Ceci est irrecevable. Monsieur Lévitte, conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, a failli à sa tâche et à son devoir dès le début : cette guerre n’aurait jamais dû avoir lieu. La clique de Sarkozy a préféré la bombe au dialogue, la guerre à la  diplomatie : d'ailleurs, la France n'a plus de diplomati
e. Quant à vouloir « construire » après avoir détruit 42 années de travail de tout un peuple… Monsieur Lévitte débloque ! « Un regret », un seul : n’avoir pas pu mettre leurs pattes ensanglantées sur la politique et l’économie de la Libye... C’est tout ? Sans doute les bombes, que ces chefs d'États occidentaux et pro-occidentaux ont envoyées sur la population civile et militaire, étaient-elles des fleurs ? Pas de mort(e)s, pas de blessé(e)s, pas de disparu(e)s. Donc, pas de regret. Pas un mot pour ces enfants, ces femmes, ces hommes tué(e)s par les bombes françaises puis par les bombes de l’OTAN placée sous l'autorité du Boucher de la Libye, le terroriste qui voulait affamer le peuple libyen : le commandant Charles Bouchard.

      La « démocratie », selon monsieur Lévitte, c’est la « transition » : gauche/droite, droite/... Le reproche que faisait cette clique à Muammar Gaddhafi, elle aurait dû se l’appliquer à elle-même : elle a été « imprévisible », « incontrôlable », « imprévoyante ». Et, quatre ans après le massacre du peuple libyen et les souffrances sans nom que cette clique a produit(e)s, elle prétend encore se faire élire. Les Français(es) sont-ils des abruti(e)s ?
      Force est de constater, comme Ziad Takieddine l’a fait, que les politiques français sont des « amateurs ». Lorsque Nicolas Sarkozy lance sa guerre en mars 2011, il sait très bien qu’il est à un an d’une nouvelle élection présidentielle. D’ailleurs, la campagne est déjà dans les esprits, dans les médias… À l’approche de cette nouvelle campagne nécessitant de nouvelles dépenses, craignait-il de devoir rembourser le prêt que lui avait accordé le peuple libyen pour la campagne de 2007 ? La situation financière de l’UMP (le parti politique de Nicolas Sarkozy), après la campagne de 2012 menée, assurément, sans l'argent du peuple libyen, ne s’est pas révélée florissante…
    
Voix off : « La faute donc à des élections françaises que sa guerre en Libye n’aura pas permis de remporter. L’histoire ne s’arrête pas là. Après son départ de l’Élysée, continue de planer au-dessus de sa tête, comme une malédiction. À moins que ce ne soit la morale de cette fable. À la suite du dictateur, des affairistes déçus et d’anciens caciques du régime l’accusent d’avoir reçu de l’argent libyen pour sa campagne de 2007. Soupçon infamant qui ternit ses ambitions futures. S’est-il compromis ? Ou bien, président d’une démocratie, paie-t-il tout simplement le fait de s’être aventuré avec un tel dictateur ? »

 

Françoise Petitdemange





29 avril 2015

36. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

36. DE LA PAIX À LA GUERRE…
CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

5 - 35. Le fou, le dictateur Sarkozy… Pas le moindre mot
pour les hommes, les femmes, les enfants
tué(e)s sous les bombes,
pour les handicapé(e)s à vie…

 

      Après plus de six mois de guerre contre les hommes, les femmes, les enfants de Libye, Nicolas Sarkozy ose mettre les pieds sur le sol libyen et prendre la parole à une tribune avec, à ses côtés, les traîtres, Moustapha Abdel Jalil, et un autre “libyen”, made in CIA, et David Cameron, et, derrière lui, les drapeaux français et européen. « Tripoli, Jeudi 15 septembre 2011 » : « Il faut que tous les dictateurs du monde comprennent que, dans le monde du XXIème siècle, il n’y aura pas un endroit où ils pourront s’assurer de leur impunité. L’impunité, c’est fini. Je vous remercie. » (La salle est comble. Pas un seul applaudissement.)
     
Mais… Qui est le dictateur ? Celui qui a mis fin, sans effusion de sang, avec des amis civils et militaires, à une monarchie collaboratrice des colonisateurs, qui a libéré son pays de l’occupation étrangère, qui a transmis le pouvoir politique et économique au peuple, le 2 mars 1977, et qui a fait, de son pays le plus pauvre de la planète, le plus riche d’Afrique ? Ou celui qui a les pleins pouvoirs, par la Constitution de 1958, et qui peut décider tout seul de faire la guerre : de détruire un pays qui, non seulement n’a pas attaqué la France mais n'a jamais eu la moindre intention de le faire, de massacrer un peuple souverain, de retirer à ce peuple le pouvoir pour le livrer à une bande de criminels et d’incapables, de destituer un Guide révolutionnaire, et de le mettre à mort par personnes interposées ? Celui qui était soutenu par le peuple libyen ? Ou celui qui a manœuvré, pour des raisons dont certaines sont personnelles, contre le peuple libyen souverain et contre le peuple français qui n’est pas souverain puisqu’il n’a pas eu le moindre mot à dire tandis que la guerre s’est faite… en son nom ?
     
     
Nicolas Sarkozy se retrouve avec David Cameron, Moustapha Abdel Jalil ; BHL vient se montrer au premier rang entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.
     
Voix off : « Dans l’euphorie de sa victoire, il a presque les mêmes mots que pendant sa campagne de 2007. Comme si, de cette manière, il voulait effacer les cinq années de sa relation avec le dictateur. Comme si, à quelques mois d’une autre campagne électorale, il venait conclure, ici, cette peu glorieuse histoire. Pourtant, alors qu’il repart, en Libye, la suite de l’histoire s’écrit déjà. L’opposition qu’il a soutenu [sic] échoue à gouverner : une guerre civile éclate, le pays implose, les islamistes s’implantent. La région est en proie au chaos. En provoquant la chute du dictateur, il a évité un massacre mais créé un monstre. » « Il a évité un massacre » : ceci n'est que le prétexte inventé par trois dirigeants voulant en finir avec la Libye révolutionnaire. Quant aux quelques dizaines d’opposants émigrés depuis plusieurs années aux États-Unis, en Arabie saoudite, en Grande-Bretagne, ils ne sont revenus en Libye que pour détruire leur pays natal qu’ils n’avaient pas contribué à développer et pour lequel ils n’avaient aucune perspective d’avenir. Prétendant éviter un massacre de - disons le nombre le plus important affiché dans les médias mainstream - 10.000 personnes, Nicolas Sarkozy est à l'origine d'un massacre de plus de 100.000 hommes, femmes, enfants… massacre qui se poursuit quatre années après la fin des bombardements occidentaux. En fait, le « monstre », c'est Nicolas Sarkozy lui-même.

Françoise Petitdemange


29 avril 2015

35. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

35.
DE LA PAIX À LA GUERRE…

CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

5 - 34. Les opposants incapables de construire
l’avenir de la Libye

      Les Libyens qui acclament le président français en reviendront… Voix off : « Septembre 2011. Lorsqu’il foule le sol libyen pour la troisième fois de sa vie, il n’est qu’un président débarrassé de son dictateur. » Cette phrase dit bien ce qu’il en est réellement : un assassinat avec préméditation… Nicolas Sarkozy, en détruisant la Libye, en faisant massacrer le peuple libyen et tuer le Guide révolutionnaire, ne voulait-il pas se débarrasser, de surcroît, d’une dette ? Le traître à son pays, Moustapha Abdel Jalil, joue encore au petit monsieur, en accompagnant Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jean-David Lévitte… Plus pour très longtemps.

 

Françoise Petitdemange





29 avril 2015

34. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

34.
DE LA PAIX À LA GUERRE…

CONTRE LE PEUPLE LIBYEN
 

5 - 33. « Kadhafi »…
« une menace réelle sur la Libye » ? Vraiment ?
Sarkozy,
« une menace réelle » sur la France et les autres pays ? Assurément !

 

      Lorsque Nicolas Sarkozy marche, à Tripoli, au milieu d’un groupe de Français, il ne paraît pas très serein. Une journaliste lui pose cette question : « Est-ce qu’on peut savoir votre réaction à à à la mort de Monsieur Kadhafi ? » Le président fait non de la tête en souriant. Il marche. Il regarde un peu de côté en souriant. Un micro se tend. Il se décide à répondre. Lui a-t-on dit que la mort de Muammar Gaddhafi n’était pas digne de la France ? Il parle d’une voix blanche : « L’objectif, c’est que la Libye retrouve sa liberté et un espoir démocratique. On ne doit jamais se réjouir de la mort d’un homme. Quel quel que soit ce qu’il ait fait. Jamais. Mais la menace que faisait peser Kadhafi était une menace réelle sur l’avenir de la Libye. »
     
Mais ce que monsieur Sarkozy n’est pas et ne sera jamais en capacité de comprendre, c’est que la Libye avait retrouvé « sa liberté » depuis le 1er Septembre 1969. Le peuple libyen, contrairement à une partie de la petite et moyenne bourgeoisie française, ne vivait pas d’« espoir » mais de réalité, et sa réalité, c’était une réelle démocratie directe, comme il n’y en a jamais eu en France et dans les autres pays dits libres.
      La démocratie directe en Libye était un modèle à détruire, selon les chefs des pays occidentaux endettés, pour que les peuples de ces pays n’aillent pas trop regarder de l’autre côté de la Méditerranée, dans le Nord de l’Afrique, dans cette Libye où le peuple vivait mieux que le peuple français. Le peuple libyen savait si bien se gouverner lui-même que la Libye était le pays le moins endetté de la planète en décembre 2010 : il menaçait, par ses capacités politico-économiques, non pas le peuple français mais les intérêts de la grande bourgeoisie occidentale et de la finance internationale.
      Voilà pourquoi les chefs d’États français, britannique, états-unien se sont livrés à une véritable chasse à l’homme pour avoir la peau, non seulement de Muammar Gaddhafi mais aussi de ses fils, de ses amis restés fidèles à la Révolution du 1er Septembre 1969, comme Abou Bakr Younis Jaber. Quant à Abdelfattah Younès, est-il passé - véritablement ou seulement apparemment - dans le camp de la rébellion contre la GJALPS (Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste) ? En tout cas, repéré par Bernard-Henri Lévy qui prit directement contact avec le Mossad, il sera assassiné le 28 juillet 2011. Voilà pourquoi les chefs d’États occidentaux ont fait bombarder, de nuit comme de jour, le peuple libyen dans sa vie, dans son sommeil, et ce, jusque dans les petits villages.
     
Muammar Gaddhafi était un constructeur, non un destructeur comme les chefs d’États occidentaux. Il n’a jamais été une menace « sur l’avenir de la Libye » mais sur l’avenir du capitalisme. Qui était une menace « sur l’avenir de la Libye » ? Sinon Nicolas Sarkozy, lui-même, qui est aussi une menace sur la France. Qui sont ceux qui ont détruit « l’avenir de la Libye », l’avenir du peuple libyen, l’avenir de l’Afrique et des peuples africains ? Sinon Nicolas Sarkozy, David Cameron, Barack Obama, Hillary Clinton… Le criminel de guerre espérait, lâchement, se faire réélire en 2012, afin d’échapper à la justice française ; il cherche à se faire réélire en 2017. Non pas parce qu’il aime la France, mais parce qu’il veut récupérer l’immunité présidentielle qui lui assurerait d’échapper à la justice, définitivement, pour toutes les affaires qui le suivent partout. Puisse le peuple français se passer d’un deuxième quinquennat sous la présidence de Sarkozy et demander le jugement de cet homme, comme il se doit.
     
Le silence médiatico-politique français sur la mort de 150.000 hommes, femmes, enfants, tué(e)s sous les bombes des droits de l’homme, le silence médiatico-politique français assourdissant sur les villages et les villes de Libye détruit(e)s, le silence de mort ne parviendra jamais à masquer le fait que ce président français est devenu un criminel de guerre. À propos de la mort de Muammar Gaddhafi, Nicolas Sarkozy prend un ton hypocrite qui ne trompe que lui-même : « On ne doit jamais se réjouir de la mort d’un homme. » Pourtant, il y a eu des sourires et, même, des rires, et une Hillary Clinton qui s'esclaffe : « We came, we saw, he died. Ah ! Ah ! Ah ! » (« Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort. ») [« Mort de Kadhafi. L’indécence d’Hillary Clinton. https://www.youtube.com/watch?v=BkV6UpnmrrA]
De quoi, de qui s'est vengée Hillary Clinton sur Muammar Gaddhafi ?  C’est cette femme riant de la mort d’un homme - par lynchage - qui, maintenant, brigue la présidence des États-Unis ?

 

Françoise Petitdemange


29 avril 2015

33. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

33.
DE LA PAIX À LA GUERRE…

CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

5 - 32. Le martyre de Muammar Gaddhafi,
de Moatassem Billah Gaddhafi,
d'Abou Bakr Younis Jaber
et la destruction de sépultures

 

     Lors de l'attaque d’un convoi de voitures à proximité de Syrte, le 20 octobre 2011, par une unité aérienne de l'OTAN dans laquelle se trouve un avion français, c'est environ deux cents hommes qui meurent brûlés vifs dans leurs voitures. L’homme du pays, Muammar Gaddhafi, qui se trouve à bord de l’une d’elles, est arrêté, maltraité et lynché : prisonnier d'un petit groupe armé, il sera insulté, frappé, traîné à terre, écorché vif, assassiné au nom des droits de l'homme.

     
Muammar Gaddhafi ne pouvait être traité ainsi sans un ordre du ou des chef(s) d’Etat(s) français, britannique, états-unien. Sans un ordre donné expressément par ces commanditaires occidentaux, les exécutants du crime ne se seraient pas risqués à ce genre d’actes qui ont été commis de sang-froid. Cette lente agonie d’un homme de 69 ans, arrêté, alors qu'il était blessé et sans plus aucune défense, est le plus grand crime politique du XXIème siècle qui devrait être jugé par un Tribunal Populaire International. Son fils Moatassem Billah, arrêté en même temps que lui, a été torturé à mort : ses dents lui ont été arrachées de la bouche, provoquant ainsi des souffrances sans nom. (Ceci fait penser aux deux dents arrachées sur le cadavre de Patrice-Émery Lumumba après son assassinat, en 1961, commandité par les colonisateurs occidentaux. Les tortionnaires, au service des puissances occidentales, ont repris des nazis leurs méthodes d'hommes non civilisés.) Celui qui faisait partie du Comité Central des Officiers Unionistes Libres et qui avait fait la Révolution du 1er Septembre 1969, le seul Noir du groupe, Abou Bakr Younis Jaber, lui aussi arrêté, est mort dans des conditions aussi terribles. Tout cela est le fait d’actes des amis de Nicolas Sarkozy, de David Cameron, d'Hillary Clinton et de Barack Obama, et du grand défenseur des droits de l'homme, Bernard-Henri Lévy. Quatre ans après la fin de la guerre capitaliste-impérialiste-colonialiste, la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme) continue, lâchement, à passer sous silence toutes les violences extrêmes, suivies de crimes qui ont été commis sous l'influence de sa propagande puante…

     
La tombe de la mère de Muammar Gaddhafi, ainsi que les tombes de trois autres membres de la famille Gaddhafi, ont été profanées, dans la demeure familiale de Syrte, par les amis de Nicolas Sarkozy, de David Cameron, d’Hillary Clinton et de Barack Obama,  de Bernard-Henri Lévy... [https://mounadil.wordpress.com/2011/11/02/la-profanation-de-la-tombe-de-la-mere-de-mouammar-kadhafi/] Ces actes, sont-ils en concordance avec les droits de l'homme ? En tout cas, ils sont contraires aux règles de l’Islam et au respect que l'humanité doit à ses ancêtres.

 

Françoise Petitdemange


29 avril 2015

32. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

32.
DE LA PAIX À LA GUERRE…

CONTRE LE PEUPLE LIBYEN


5 - 31. Un prêt remboursé par des bombes ?

 

      Voix off : « Couverte par le bruit des bombes, l’accusation n’est pas étayée par le dictateur. Mais elle finira par ressurgir. Au large de Tripoli, le président, lui, vient encourager ses troupes. Débuté six mois plus tôt, le conflit s’enlise. La rébellion piétine. Le chef des armées fait intensifier les opérations et parachuter des tonnes d’armes aux opposants libyens. » Il faut rappeler que la rébellion est presque éteinte lorsque Nicolas Sarkozy décide, à grande vitesse, d’envoyer des avions contre le peuple libyen. Ainsi, un chef d’État, étranger à la Libye, s’ingère dans les affaires intérieures d’une démocratie directe pour aider une rébellion qui attaque, à mains armées, l'armée et la police du pays, ainsi que la population ? Ainsi, allait-il éviter un remboursement du prêt libyen ?

     
Natalie Nougayrède, journaliste au Monde, donne l’ambiance présidentielle… « Autant, autour de lui, il y a eu parfois du flottement, hein, chez des membres du gouvernement. Tout le monde n’était pas convaincu à Paris de la nécessité d’agir en Libye. Mais lui était déterminé jusqu’au bout. Les échanges qu’il a avec des gens qui le fréquentent à ce moment-là, c’est : « Je vais me mettre à genoux. Il va mordre la poussière. » C’est dire que cette guerre contre le peuple libyen, autant que contre Muammar Gaddhafi, soulève un problème essentiellement politique en France : le président a, par la Constitution de 1958, la possibilité de lancer une guerre contre un pays qui n’a, en rien, attaqué ni même menacé la France. Quant au gouvernement, à l’assemblée parlementaire, il-elle sont mis(e) devant la décision déjà prise. La France n’est pas une république mais une monarchie dictatoriale.
     
Henri Guaino est un peu dur de la feuille mais il analyse très bien… « Moi, je n’ai pas entendu des expressions de ce genre. Mais ce n’est pas impossible, ce n’est pas impossible. Parce que, des deux côtés, le ton, évidemment, le ton, le ton monte. Ça devient une espèce de de de défi presque, presque personnel. Il faut qu’il y en ait un qui perde et qui perde tout. » Où va se loger la conscience politique de Nicolas Sarkozy ? Dans le « défi ». Muammar Gaddhafi se serait passé de ce « défi » destiné à détruire son pays et à massacrer le peuple avant de l’assassiner lui-même. Tout juste élu, la question était posée à la Une de certains magazines * : Nicolas Sarkozy est-il fou ? Un président qui fait la guerre à tout un peuple, par « défi » personnel, n’est-il pas… particulièrement dangereux ?
     
Des hommes enlèvent des affiches de Muammar Gaddhafi. Des groupes armés tirent sur une place. Ces hommes ne sont pas le peuple libyen : ils ne représentent personne d’autre qu’eux-mêmes et travaillent pour les dirigeants occidentaux qui bombardent leur pays. Un homme, debout sur le « Monument de la Souffrance du peuple libyen », érigé après le bombardement de Benghazi et de Tripoli par les forces armées anglo-saxonnes en 1986, arbore le drapeau du roi Idriss 1er, mort depuis longtemps. Sait-il, cet homme, qu’il arbore le drapeau de la collaboration de ce roi fantoche avec les colonisateurs de la Libye, le drapeau honni par le peuple libyen, « le drapeau de la honte », dira Safia Farkash, épouse de Muammar Gaddhafi. Ces hommes qui ont été montrés, juchés sur ce Monument, sont-ils des Libyens, ou des mercenaires expédiés par le Qatar ou l’Arabie saoudite ou par un autre pays ? En tout cas, des hommes qui ne respectent ni les vivants ni les morts… ne présagent rien d’autre qu’une société sans passé, sans présent hormis la violence aveugle, et sans avenir.
     
Voix off : « Celui qui perd tout, c’est, bien sûr, le dictateur. À la fin de l’été 2011, son palais tombe aux mains de ses ennemis. Deux mois plus tard, son convoi est attaqué par des avions français. Lui-même est capturé par des rebelles. » Pour qui a vu des vidéos montrant de prétendus rebelles un peu hébétés de se trouver dans une caserne qui n’avait pas grand-chose à voir avec un « palais »… Si le palais de l’Élysée a, derrière lui, un pan de l’histoire des monarchies et des empires : à l’origine, hôtel particulier d’un comte, devenu palais de la Pompadour, favorite ou, plutôt, prostituée du roi Louis XV, puis palais princier, palais impérial… avant d’être palais des présidents de la république… Quelle belle continuité dans la politique anti-démocratique ! Chez les Gaddhafi, pas de dorures, un confort sans clinquant.

[* Marianne, Sarko est-il foutu… ou fou tout court ?, 30 avril 2010
http://www.marianne.net/Sarko-est-il-foutu-ou-fou-tout-court_a192294.html
L’Obs avec Rue 89, Sarkozy, « voyou de la République » selon Marianne, 9 août 2010. http://rue89.nouvelobs.com/2010/08/09/sarkozy-voyou-de-la-republique-selon-marianne-161577
Marianne, Le voyou de la République, N° 494 du 7 au 13 août 2010. http://www.marianne.net/Voyou-de-la-Republique-L-article-de-Jean-Francois-Kahn_a196198.html « Xénophobe et pétainiste ? Certes pas. Mais aucun interdit moral ne l’arrête. Et, pour garder le pouvoir, il est prêt à tout. »
Marianne, “Sarkozy est-il fou ?”, 31 mars 2011.
http://www.staragora.com/news/sarkozy-est-fou-marianne-demande-une-psychanalyse/418547
Nicolas Sarkozy est « La Honte de la Vème République » pour Marianne, 26 avril 2012http://www.ozap.com/actu/nicolas-sarkozy-est-la-honte-de-la-veme-republique-pour-marianne/440610]  

 

Françoise Petitdemange

 

28 avril 2015

31. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

31.
DE LA PAIX À LA GUERRE…

CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

 

5 - 30. Par qui a donc été financée la campagne présidentielle
de Nicolas Sarkozy, en 2007 ?

 

      Voix off : « Retranché dans sa capitale, le dictateur résiste mieux que prévu à la guerre du président. De son arsenal, il dégaine même une arme nouvelle. »
      Dans sa tente, Muammar Gaddhafi parle à un homme - un journaliste ? - qui prend des notes : « Je suis vraiment en colère. C’est moi qui ai aidé Sarkozy à prendre le pouvoir. Je lui ai donné l’argent avant qu’il ne devienne président. Il est venu ici, il m’a rendu visite sous ma tente quand il était ministre de l’intérieur et m’a demandé de l’aide. Selon moi, il a un problème mental. »
     
Ahmed Gaddhaf El Dam (conseiller de Muammar Gaddhafi) : « Gaddhafi disait la pure vérité. Il a dit ce qu’il avait à dire, et c’est tout. C’était plutôt un reproche, il ne pensait pas dévoiler un grand secret, à ce moment-là. On t’a aidé à arriver à l’Élysée et toi, tu fais une chose pareille ? »
      Henri Guaino, lui, ne manque pas de… comparaison hasardeuse : « C’est un peu comme si Hitler, dans son bunker, avait accusé Churchill de de d’avoir utilisé l’argent des nazis pour financer ses campagnes électorales, enfin. Enfin, c’est, c’est, s’imaginer… je crois qu’il n’a jamais imaginé qu’on puisse donner le moindre crédit à ce genre de paroles. » Vous vous trompez, monsieur Guaino. Il vaut mieux se fier à la parole de Muammar Gaddhafi, Guide révolutionnaire dans un pays où le peuple se gouverne lui-même, qu’à un président de la république française qui n’a cessé de mentir au peuple français durant tout son quinquennat. Les hommes et femmes politiques français(es) accusent toujours les Arabes et les Africains de mensonge, projetant ainsi, sur les autres, leur propre comportement.


Françoise Petitdemange


28 avril 2015

30. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

30.
DE LA PAIX À LA GUERRE…

CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

 

5 - 29. Sarkozy, avec sa « guerre obsessionnelle »,
devenu « le dictateur » à la Charlie Chaplin,
non pas dans la fiction mais dans la réalité

 

      Car ce n’est pas du cinéma. Bruno Jeudy (journaliste au Figaro) fournit quelques indications surprenantes : « J’ai un souvenir assez précis, à titre personnel, puisque Nicolas Sarkozy me reçoit juste après la décision d’envoyer l’aviation au-dessus de Benghazi, hein. Je crois qu’Hillary Clinton, elle, parle d’une guerre obsessionnelle : « la guerre de Sarkozy » ; je crois qu’elle dit même, elle emploie ce mot-là, et c’est vrai qu’il y a ce côté-là, il est complètement habité par ça : il fait installer une carte dans son bureau. Il a la carte de la Libye ; il la connaît par cœur ; il a un point précis en permanence par son chef d’état-major. »
     
Jean-David Lévitte fait cette remarque : « Lui intervenait ; il commentait les cartes et, en effet, le président Sarkozy trouvait toujours des petits points de progrès puisque les couleurs étaient différentes. Il connaissait absolument par cœur chaque petit village, heu, tenu par les uns ou par les autres. » Cette guerre ne visait pas seulement « des points stratégiques » mais le peuple libyen lui-même jusque dans chaque « petit village ».

Françoise Petitdemange


28 avril 2015

29. DE LA PAIX A LA GUERRE... CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

29.
DE LA PAIX À LA GUERRE…

CONTRE LE PEUPLE LIBYEN

 

5 - 28. Une bande de criminel(le)s
en goguette… juste avant de répandre le sang

 

      Voix off : « Sans le savoir, il donne un coup de pouce décisif au président qui, en moins de dix jours, parvient à réunir une coalition internationale et à obtenir une résolution de l’ONU. » Un pays, n’a-t-il pas le droit de se défendre contre des traîtres exilés qui n’ont pas contribué au développement de leur pays natal ? contre des hordes armées qui attaquent l'armée et la police du peuple ? Vue sur la coalition et les drapeaux : François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Ban Ki-moon, David Cameron, Angela Merkel, Hillary Clinton, etc. La rébellion était presque éteinte. Mais le président français allait mettre les autres chefs d’États devant le fait accompli. Le jour même du prétendu « Sommet de Paris pour le soutien au peuple libyen - Samedi 19 mars 2011 »... Sur la photo-souvenir... ces hommes et femmes politiques rient entre eux : Merkel fait signe à Cameron de regarder l'objectif ; Clinton tourne carrément le dos à l’objectif. Ils-elles seront, durant ces sept mois à venir, les criminel(le)s du peuple libyen, les destructeur(rices) de la démocratie libyenne, et les assassins du Guide révolutionnaire Muammar Gaddhafi…  Voix off : « Le 19 mars, à l’instant même où ses alliés se réunissent à l’Élysée, le président leur apprend que deux Rafale viennent de tirer leurs premiers missiles sur les troupes du dictateur. C’est le début de huit mois de guerre. » Bien évidemment, ce ne sont pas « les troupes du dictateur », mais l’armée et la police du peuple qui défendent l’« indépendance nationale » contre des groupes armés.

 

Françoise Petitdemange


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